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Nathalie Fave Coaching

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  • Nathalie Fave, Coach de Vie et Coach Carrière, Conférencière pro, Écrivain, vous conseille et vous confie ses secrets: épanouissement personnel, changement, succès, réussite professionnelle, femmes, bien-être, bonheur, motivation, orientation, expatriation
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10 octobre 2013

Remontons le moral des Français en voyageant dans trois pays. Leçon numéro 1: le merveilleux système de santé en France !

 LEÇON NUMÉRO UN POUR QUE LES FRANÇAIS RETROUVENT LE MORAL !

 

La France est un pays formidable et les états d’âme pessimistes des Français ont tendance à nous faire oublier les forces, réelles, de l’hexagone. En réalité, c’est comme si, finalement, après avoir empli leurs poches de confiseries à outrance pendant les glorieuses années 80, les Français avaient, depuis, perdu l’appétit qui leur feraient savourer les bonbons sucrés que la France continue à offrir.

Bien entendu, je n’inclus pas, dans cette perspective souriante, les personnes aux revenus très bas, qui survivent difficilement et peinent à sortir de l’engrenage de la précarité. Pour eux, je ressens une profonde compassion. A tous les exclus du système, personnes stigmatisées pour leur origine, leur appartenance ethnique, religieuse ou pour leur simple appartenance à une classe sociale défavorisée. Mais même pour ces individus, le système républicain continue à exister et à offrir quelque réconfort, quelques outils de survie.

Je m’adresse ici à la classe moyenne, qui, sans être nantie, a pris des habitudes de confort pendant les années 80 et peine à conserver le même niveau de vie. Pourquoi serrer la ceinture quand chaque entreprise, depuis l’après-guerre, perpétue la notion de croissance comme un gage de réussite et de succès ? Sortez de cette logique, analysez vos besoins réels et vivez heureux !

A défaut de revoir son mode de consommation à la baisse, de sortir de l’engrenage du Toujours-Plus, le Français se lamente.

Bien entendu, je vous l’accorde, la classe moyenne est indéniablement touchée par un ralentissement économique global…mais dans la plupart des cas, la morosité vient surtout d’une sorte de déprime généralisée qui envahit chaque parcelle de la société.

Comment se fait-il que les Italiens, par exemple, qui subissent un revers de fortune plus dramatique que nous, parviennent à conserver leur sens de l’humour, leurs habitudes de rencontres familiales autour de gigantesques pizzas, un peu moins garnies mais toujours délicieuses ? D’où vient leur inclinaison au rire, leur capacité à s’exclamer, à s’émerveiller, à s’exclamer d’extase et à entraîner leur entourage dans leurs récits passionnés ?

Au risque d’agacer certains de mes lecteurs (mais tant pis pour eux, ils n’ont qu’à cliquer sur une page différente !), je vais prendre le parti de vous dire comment moi, la Petite Française partie vivre en Afrique, puis en Amérique du Nord, je vois la France, cher pays de mon enfance….

 

La France, pays de la beauté, de l’élégance et de l’Amour ( ou comment capitaliser sur sa réputation...)

 

Au cours des deux dernières décennies, en vivant 18 ans en Afrique et sept ans en Amérique du Nord, et ce, quel que fut le pays au monde ou j’atterrissais, le simple fait d’être Française me permettait d’apprécier l’aura qui m’entourait. Les yeux s’arrondissaient, les sourires paraient les visages…

Ah, la France…..Bien sûr, je ne suis pas la seule Française à exprimer ce sentiment de joie et de fierté qui s’exprime si bien hors de nos frontières : tous les Français que j’ai croisés à l’étranger sauront vous le confirmer.

Tout enchante : nos sourires, notre accent, notre style vestimentaire qui, entend-on, trahit nos origines….mais mieux encore, l’imaginaire de nos interlocuteurs se délie et nous sommes parés de la puissance magique que nous confère notre culture : la Tour Eiffel, les Grands Boulevards, Lenôtre, Vuitton, Dior et Cartier, quand ce ne sont pas la French Riviera ou les montagnes des Alpes …nous sommes connus pour nos repas sains et équilibrés, pour l'éducation et les limites que nous inculquons à nos enfants, pour nos belles femmes et notre élégance, pour la gratuité de nos universités, bref, nos étendards de gloire flottent dans les regards de nos vis-à-vis….sans mentionner les sous-entendus relatifs à notre romantisme et le fantasme, chez les jeunes, du fameux French Kiss !

 

Français, mettez-vous dans la peau des étrangers…

 

Oui, la France possède un pouvoir d’attraction phénoménal et vous auriez intérêt, chers Français, à vous mettre pendant quelques instants dans la peau des étrangers pour redécouvrir la fierté de votre identité ! Je vous propose de procéder avec méthode. En dix points, et dix articles je pense, en fonction de ma plume, je vais vous donner de bonnes raisons de sourire et de redécouvrir la fierté d’être Français !

Mon premier point consistera à vous parler de la chance extraordinaire que les Français doivent à leur système de protection sociale. La Santé est au cœur de la démocratie. Sans santé, une nation ne peut prospérer, ne peut donner toutes ses chances à chaque citoyen. En France, l’un de nos atouts majeurs, c’est le système de santé et je vais vous faire voyager dans mon sillon pour vous expliquer pourquoi je

 

Le poumon d’une nation en bonne santé, c’est le système de protection sociale.

 

La plupart d’entre vous ne réalisent pas à quel point ils sont chanceux. Ce qui est acquis n’est plus à prendre, n’est-ce pas ? Permettez-moi de vous expliquer pour quelle raison je vénère le système social de la France. Ma vie en Afrique et au Canada m’a permis de réaliser à quel point le système de santé de la France constituait un atout indéniable mais surtout incomparable et envié par tous ceux qui abordent notre système…

 

Nous sommes cités en exemples pour notre système de sécurité sociale et ce, dans le monde entier.

 

Chaque citoyen devrait renouer avec un sentiment de gratitude vis-à-vis d’une nation qui nous permet d’avoir facilement un médecin de famille, d’en changer tout aussi facilement s’il ne nous convient pas, de nous sentir en sécurité lorsque le diagnostic est posé (parce que nous connaissons la rigueur de l’enseignement en Faculté de médecine…mais je reviendrai sur notre système éducatif dans un prochain article); chaque Français est invité à renouer avec la gratitude de cet État Providence, même s’il a ses travers, même s’il devra nécessairement limiter son champ d'action un jour ou l'autre et réduire son système de dépenses.,,,car chaque Français bénéficie de traitement additionnels souvent gratuits, sinon très abordables.

En France, quelques jours après mon arrivée de Toronto, j’ai décroché sans peine un rendez-vous avec un médecin compétent et sympathique à qui je n’ai pas eu besoin de cirer les chaussures pour qu’il me reçoive dans son cabinet. Surtout, je n’ai pas eu besoin de l’implorer afin qu’il m’accepte sur sa liste de patients. En quelques minutes, il sut attirer ma confiance et me donner quelques informations utiles et adaptées à mes besoins.

 

Cinq ans pour avoir un médecin de famille !

 

Au Canada, j’ai dû attendre cinq ans pour, enfin, mettre la main, par réseaux interposés, sur une doctoresse qui m’était peu sympathique du reste, mais que je conservais par défaut autant que par dépit. Avant de me faire une ordonnance pour aller consulter un spécialiste, elle exigea toute une batterie d’examens préliminaires, sans utilité.

Pour la lenteur du processus, il est clair que le fait de déménager d’une province à l’autre a ralenti mes dossiers bien entendu, car chaque province a toute autonomie en matière de santé….ce qui complique la gestion des transhumants de mon espèce !

Mais dans tous les cas, au Canada, la plupart des gens attendent bien longtemps, généralement deux à trois ans, ce fameux enregistrement sur une liste de patients qui leur permettra de revendiquer avec fierté qu'ils ont un médecin de famille : sans lui, vous ne pourrez pas avoir le luxe de vous faire soigner…au pire, vous irez aux urgences de l’hôpital, chose que j’ai expérimentée malgré moi, mais vous devrez faire du sur-place en moyenne quatre à six heures pour être pris en charge, et ce, dans des conditions aléatoires.

 

Francophones au Canada anglais

 

Le pire consiste, au Canada anglais, à être francophone et à vouloir se faire enregistrer sur la liste…. d’attente…. d’un médecin francophone. Il est évident que, quand on est malade, s’exprimer dans une langue étrangère représente un effort dont chacun se passe aisément…mais la plupart des étrangers n’ont pas le choix au Canada et malgré les lois sur les langues officielles qui stipule que le bilinguisme est de rigueur, y compris dans l’accès aux soins de santé, les Francophones ne sont pas gâtés dans les faits quand ils vivent en dehors du Québec.

A un certain point de ma carrière, je dirigeai un centre pour femmes victimes de violence. Des profils suicidaires se présentaient et je ne saurais vous décrire l’enfer que nos counsellors ( Si je traduis, cela donne conseillère et ne renvoie pas à la définition d’une catégorie professionnelle aux prérogatives bien définie en milieu anglo-saxon. Pour résumer, ce métier est proche de la définition que vous donnez aux psychothérapeutes en Europe). Les counsellors donc, à chaque fois qu’elles géraient un cas désespéré qui devait être admis urgemment en milieu hospitalier, rencontraient de grosses difficultés et devaient faire preuve d'audace, de créativité et utiliser leurs relations pour obtenir une place en urgence.

Les réfugiées et demandeuses d’asile, souvent mal-nourries et traumatisées par toutes sortes de crimes de guerre, notamment par les viols de guerre, peinaient durement, elles aussi, pour avoir accès aux soins de santé : la plupart parlaient peu anglais et leur seule possibilité était de se faire soigner en langue française quand elles venaient de pays anciennement colonisés par la France et la Belgique, ce qui compliquait notre intervention et les plaçait dans des situations d'attente interminable aux conséquences dramatiques parfois.

 

L'importance de la prise en charge santé dans tous les secteurs de la société

 

Mon dernier poste était, cette fois, dans le monde de la culture. Je dirigeai une structure destinée à représenter au plan fédéral les intérêts des professionnels de la danse canadienne. Dans le cadre de mes fonctions, j’effectuais régulièrement des voyages aux États-Unis et travaillais étroitement avec mes collègues américains. Nous comparions souvent les situations respectives du continent, qui différenciaient le Canada des États-Unis. ( Au passage, ils m'interrogeaient sur la France dont la protection sociale leur paraissait extraordinaire)

Vu que les danseurs professionnels sont des sportifs de haut niveau, qu’ils s’entraînent dans des conditions plus ou moins adéquates, nous assistions à des cas fréquents de carrières stoppées net car le danseur s’était blessé gravement et ne pouvait plus travailler.

Aux États-Unis, c’était encore pire qu’au Canada. Certes, leurs cachets étaient plus élevés…mais la précarité de leur santé, les soins qu’ils remettaient sans arrêt à plus tard, les massages et les thérapies de médecine du sport qu’ils ne pouvaient se permettre, faisaient de ces danseurs des SDF en sursis. 

Faites le parallèle avec d'autres métiers à forte pénibilité, un mineur qui se blesse, un homme de chantier qui devient invalide....ces accidents font sombrer des individus dans la déchéance immédiate. Nous évoquions le sort des intermittents du spectacle et ils retrouvaient espoir, espérant que ce modèle pourrait être étendu au monde entier... ( Je reviendrai sur les avantages d’être un artiste en France et sur le cas extraordinaire du statut de nos artistes dans une rubrique ultérieure)

 

Au cours de nos conversations avec des administrateurs artistiques, le simple fait que j’aie accès à des soins gratuits dans les hôpitaux canadiens faisait écarquiller les yeux de ces collègues américains. Bien entendu, la politique conservatrice du gouvernement Harper place une épée de Damoclès sur le système de santé. En transférant beaucoup plus de pouvoir aux provinces dans la gestion de la santé, Harper implante un système qui verra la protection sociale assurée dans les provinces prospères, et se détériorer dans les régions moins riches. Mais les dégâts se verront dans l’avenir et pour l’heure, d’une rive à l’autre du Canada (en excluant les Territoires du Nord, mal desservis), la sécurité sociale, tout en offrant bien moins aux citoyens canadiens qu’en France, demeure un atout appréciable du Canada.

Aux États-Unis, la possibilité de pouvoir payer un séjour hospitalier était généralement réservée aux cadres nantis qui avaient les moyens de souscrire une mutuelle hors-de-prix. Le documentaire Sicko de Michael Moore est à ce titre un résumé édifiant de l’état de santé catastrophique de la masse populaire américaine que je vous conseille de regarder attentivement.

Avec la réforme de santé qui peine à se mettre en place et oblige les citoyens américains à souscrire une assurance santé, le fameux Obamacare, une faille profonde s’est creusée au sein même de la nation américaine, entre les tenants du libéralisme sauvage, en mesure de se payer leurs frais de santé, et la masse, elle-même divisée par le concept de liberté individuelle. Le coût de cette réforme pèse également sur les portefeuilles et sur les esprits, car les taxes vont augmenter. L’individualisme profond de cette société est mis à mal par un programme imposé par l’État fédéral, et de nombreux américains, y compris parmi les démunis qui n’ont pas les moyens de se soigner, regardent avec effroi l’État renforcer son pouvoir en s’immisçant, selon eux, dans la vie des individus et mettant en cause leur libre-arbitre.

Notons enfin que cette crainte renaît  des vestiges de la chasse aux sorcières de Mac Arthur, fervent soldat de l’anti- communisme : le fantôme de la guerre froide s’est introduit dans le débat qui fait rage sur la santé des Américains.  

Je vous ai parlé du système de santé en Amérique du Nord, aux USA et au Canada. Mais je ne vous ai pas parlé de l’Afrique et comme le Sénégal demeure, en moi, une seconde patrie, je ne voudrais manquer de vous en donner un aperçu de ce qui se passe en termes de santé au sein de la population.

Je ne parlerai pas de l’élite sénégalaise ni des expatriés qui ont les moyens, avec ou sans assurance, de se payer des cliniques privées de qualité.

Pendant les 17 années que j’ai passées dans mon cher Sénégal, suivies d’une année au Mali, j’ai constaté la misère de certaines couches de la population, incapable de payer le moindre centime lorsque leur santé déclinait. J’ai observé des jeunes, en pleine fleur de l’âge, décéder du paludisme, de tuberculose ou de crises d’asthme; des enfants mourir d’une simple diarrhée; des personnes âgées perdre la vue parce qu’elles ne pouvaient s’offrir une opération de la cataracte. Pour les chanceux, le système de la sécurité sociale consistait à apporter les ordonnances de leur famille à leur employeur qui participait aux frais engagés. Les dispensaires fonctionnaient relativement bien également et étaient souvent subventionnés par des organes de coopération, mais la qualité des soins, souvent promulgués par une infirmière, variait d’un centre à l’autre.

Les médecins de brousse, eux, tentaient de soigner des villages entiers en roulant pendant des heures sur des pistes cahotantes. Le taux de mortalité des femmes en couche, coincées dans un lointain village de brousse est effarant, mais diminue lentement.

Les erreurs de diagnostic et le déficit de personnel compétent

Un jour, j’ai constaté qu’une femme enceinte qui perdait du sang était expédiée chez elle avec la consigne d’attendre sagement que ces pertes s’arrêtent d’elles même. Par chance, elle m’a demandé conseil et je l’ai envoyée chez un ami gynécologue qui a dû organiser un curetage d’urgence..elle avait fait une fausse couche et ne devait surtout pas attendre, contrairement aux ordres donnés par la sage-femme. Mais comme vous l’aurez compris, ce système de solidarité, qui fait que le porteur d’une ordonnance ira frapper à la porte de toutes les personnes de sa connaissance pour pouvoir se faire soigner, cela ne fonctionne que lorsque l’individu est en contact avec, au moins, une personne plus aisée, ce qui n’est certainement pas le cas du plus grand nombre.

Maintenant que j’ai fait mon petit tour d’horizon, comment jugez-vous la France et son système de santé ? 

Sentez-vous le bien-être et la gratitude circuler dans vos veines ? Commencez-vous à penser que la France, ce n'est pas si mal après tout ? 

 

Personnellement, quelque soient les complaintes entendues à Paname-la-râleuse, la rareté des spécialistes, les coupes budgétaires des hôpitaux et j’en passe, j’invite chaque compatriote à changer son fusil d’épaules et à voyager en dehors de nos frontières, revenant ensuite confiant en son pays, fier de sa citoyenneté, rayonnant de santé….car pour valoriser ses citoyens, la France privilégie le corps sain et permet aux esprits sains de s’exprimer…

Soyez fiers: nous avons le meilleur système de santé au monde (à peu près aussi bon que celui de Cuba du reste...mmm, des questions?...)

 Et comme d'habitude, vous pouvez envoyer vos commentaires en cliquant sur l'icône du même nom !

 

Nathalie Fave,

Auteur et Coach 

 

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10 octobre 2013

Aux représentants élus de la France

J'ai cité dans mes articles précédents deux cas de femmes célèbres chez qui la violence semblait, sinon prouvée, du moins fortement suspectée....

Au risque de déplaire à une femme dont le libre-arbitre, l'intelligence et le parcours m'ont toujours séduite, Elisabeth Badinter, qui insistait sur la présemption d'innocence au sujet de l'affaire DSK, je dois avouer que ce cas, médiatisé à outrance, m'a profondément troublée...

Pendant plusieurs mois, j’ai vraiment eu du mal à voir l’une des modèles féminines de ma jeunesse, la talentueuse Anne Sinclair, injustement éclaboussée par les histoires les plus nauséabondes dans lesquelles son conjoint d’alors, le tristement célèbre DSK, avait trempées. Je ne chercherai pas à revisiter la saga judiciaire en question mais puisque nous évoquons les femmes victimes de violence, y compris les plus en vue, celles dont la carrière constitue un espoir pour des milliers de femmes, je vais rapidement parler de cette grande dame. A supposer que le conjoint en question soit un ange tombé du ciel, innocent et victime de tous les complots possibles et imaginables, toujours est-il que le scandale propagé par les médias fut d'une extrême violence.

La décision de notre belle brune de rompre cette union, avec élégance et après que le scandale soit un peu retombé, m’a satisfaite mais ce fait a également souligné le courage exceptionnel de celle qui a choisi son calendrier, ses étapes et repris sa vie en main. Malgré le chaos dans lequel elle avait été entraînée à son insu, elle a su remettre en œuvre ses objectifs personnels, a accepté la direction française du Huffington Post, poste stratégique à la mesure du défi. Anne Sinclair a su s’extirper d’une situation d’abus émotionnel comme chaque victime de manipulateurs pourrait le faire, c’est-à-dire avec énormément de courage et un profond désir de s’en sortir.

Et cela, je tiens à le souligner parce que ces femmes publiques représentent des symboles pour la moitié de la nation française.

Je regrette cependant qu’elle n’ait pas suffisamment pensé à utiliser cette expérience pour aider des milliers de ses compatriotes à s’émanciper de cet enfer que peuvent devenir certains couples.... car cette cause aurait été noble…Mais rien ne nous dit qu’elle ne le fera pas, un jour ou l’autre, une fois que ses cicatrices seront bien refermées. Anne Sinclair, si jamais vous découvrez ce blog, je vous demande de porter la parole des sans-voix: tous les jours, des milliers de femmes souffrent dans ce pays. Vous pouvez faire avancer cette cause et favoriser l'émergence de mesures radicales !

Je voudrais  finalement m’adresser aux élus du peuple, et recommander aux dirigeants politiques, en commençant par le plus haut de nos représentants sur l’échelle hiérarchique, de prendre le mal à la racine et de mettre un terme à l’inadmissible en établissant des sanctions et des lois suffisamment lourdes pour qu’elles soient dissuasives et exemplaires… sans parler de cette responsabilité essentielle qui consiste à implanter ou favoriser le financement de structures d’aides aux femmes en souffrance, car la France est bien en retard sur la plupart des pays occidentaux quand il s’agit de mettre en place des dispositifs permettant d’aider concrètement les femmes…

Ce matin encore, un jeune adolescent me parlait de cette femme frappée violemment par son ex-mari ( la mère du petit homme), qui s’en était finalement sorti sans peine et sans sanction. Jusqu’à quand la République acceptera-t-elle ces faits intolérables ? Que valent les lois quand elles aboutissent à ces non-sens ?

Quant à remettre une décoration à un pervers narcissique, pardon, mais…quoi? Ce n’était pas prouvé ? La belle affaire…..Pardon, elle a retiré sa plainte ? En toute indépendance dites-vous ?

Monsieur le Président, je n’y crois pas plus que vous…Mais je suppose que, par cette décoration remise à un homme dont le bons sens récuse la moindre moralité à l’égard des femmes, vous avez envoyé un signal de mauvais goût aux femmes victimes d’abuseurs-manipulateurs.

Vous avez, de fait, signalé à tous les pervers  narcissiques de France que l’impunité les conduirait aux portes du Royaume et malgré le respect que je vous porte, je manifeste ouvertement ma révolte, ma répugnance et mon aversion et vous accuse d’erreur de jugement.

Mesdames, Messieurs les élus du peuple, le sort des femmes de France, qui représentent la moitié de votre électorat, dépend bel et bien de votre éthique et de vos valeurs. Sans tomber dans les clichés dépassés du féminisme d’antan, sans faire de ce combat, surtout, une guerre anti-hommes qui détournerait le sens de mon propos, je vous demande de vous réconcilier avec la réalité de notre pays, vue d’en bas, et encore…disons mieux : vue du milieu….un milieu juste et équitable, à tous les niveaux.

Malgré vos discours envers l’équité, vous avez honoré un homme fortement suspecté d’infamie…..le doute vous est permis, certes....mais voyez-vous, tant qu’une seule femme connaîtra violences et abus en France, notre pays ne pourra pas se prétendre fier de soi et de ce qu’il prétend être, la patrie des droits humains universels….

Mesdames, Messieurs les Élus du peuple français, tant que les femmes - qui vous élisent- seront limitées dans leur carrière par le plafond de verre, votre mandat ne sera pas pleinement achevé car vous avez pour mission de représenter équitablement le peuple de France.

Madame la Ministre de la Femme, j’apprécie vivement les efforts que vous déployez et je constate à chaque fois que je reçois les lettres de votre Ministère que vous agissez avec volonté et une grande force de conviction….Mais répondez-moi franchement : cela ne vous a-t-il pas dérangé qu’un homme tel que ce sportif soit porté comme étendard de l’équité, glorieux, sur les plus hautes marches du royaume ? Si j’avais été à votre place, je me sentirais trahie mais bien entendu, c'est ma perspective personnelle.

Tous ensemble, chacun à son niveau, élus et citoyens, médias et individus sans pouvoir apparent mais citoyens de la même République française, faisons preuve de courage, ouvrons nos yeux et prenons les choses en main….il est temps de changer radicalement nos mentalités. Faisons de la vigilance une action quotidienne et luttons contre les violences, de toute nature, faites aux femmes.

Faisons de la Tolérance Zéro le moteur de notre approche en matière de violence faite aux femmes; ouvrons nos yeux, nos cœurs et participons à la mise à mort de l’autruche qui sommeille en nous et nous empêche d’aborder la question de l’équité avec foi et courage.

Au nom de toutes celles qui s’épanouiront grâce à nos efforts combinés, au nom de toutes celles qui réussiront à mener une carrière autonome, au nom de ces femmes qui ne mettront plus fin à leurs jours grâce à nous tous, au nom de toutes ces mères qui sauront élever leurs enfants dans la dignité, à leur nom à toutes donc, je vous salue bien bas.

Nathalie Fave, Coach

9 octobre 2013

Phase 3 du Cycle de la violence....osez sortir de l'engrenage !

Je vais continuer sur la lancée de mes précédents articles, en vous relatant la fin du Cycle de la violence à l’égard des femmes. Si vous n’avez pas lu les précédents articles, je vous conseille fortement de le faire, afin de pouvoir situer le contexte de cet écrit. 

Nous voici donc parvenus a la dernière phase du cycle de la violence. Après la violence brutale, puis la phase de remords, le manipulateur voudra utiliser son regain de pouvoir sur la victime (qui lui aura pardonné ses violences avec compassion) pour la contraindre, de gré ou de force, à renier sa démarche auprès des assistants sociaux, de la police, des amis, de la famille. Afin de donner à son couple une chance (illusoire) de revenir à une relation saine, ou par crainte de représailles sur elle ou sur les enfants, la victime va satisfaire aux demandes répétées de l’abuseur.

 

Phase 3 : le Pardon est  accordé et la victime retire sa plainte

 

La victime pardonne, pensant qu’il y a du vrai dans ce que le manipulateur a dit. Il a raison, croit-elle.  Son niveau d’estime de soi a encore baissé d’un niveau, mais elle l’ignore, étant focalisée sur les objectifs utopiques qu’il lui laisse entrevoir. A ce stade, elle ne possède plus sa propre version de l’histoire mais a fait siennes les accusations et lamentations du conjoint.

Oui, elle n’est pas facile à vivre. Certes, elle n’est pas suffisamment bonne cuisinière. En effet, elle est impulsive et ne réfléchit pas aux conséquences de ses actes. Elle le plaint et se pense indigne de lui. Le pauvre, il rentre tard et c’est à elle de s’assurer que le repas est prêt.

En réalité, elle ne réalise pas qu’elle a intégré et assimilé les leçons de l’abuseur, qu’elle a perdu son libre-arbitre, qu’elle est manipulée : ce dernier a raison, elle ne vaut pas grand-chose au plan culinaire, pas plus que sur l’organisation de la maison. Et puis, les hommes ont des besoins sexuels plus fréquents que les femmes, c’est bien connu : étant sa compagne, elle l’aime et doit aussi lui faire plaisir et lui accorder ce qu’il demande….tant pis s’il est ivre, s’il est sale et pas rasé, du moment qu’elle l’aime, elle doit être capable de tout supporter…n’est-ce pas le lot de toute femme ?

L’engrenage de la perte d’estime de soi fonctionne comme prévu dans le schéma du manipulateur. La femme, vue par le pervers, comme femme-objet, s'approprie la perspective de l'homme et se transforme intérieurement en objet, chose féminine stéréotypée appartenant à l’homme qui en a le libre usage.

Il a raison, je n’aurais pas dû lui demander d’où il venait, moi non plus je n’aime pas rendre des comptes. Et puis, le coup est parti tout seul, il ne voulait pas me faire mal, mais il a certainement perdu l’équilibre.J’ai dû exagérer, de toute manière, je n’ai pas grand-chose, à peine un bleu sur la paupière, je mettrai du fard à paupières et personne ne saura rien. Dans mon rôle, quelle honte si jamais les gens savaient que je me suis fait casser la gueule.  Et ma famille, pour rien au monde je ne veux qu’ils apprennent ce qui se passe…

Mais non, en fait non, il voulait juste me montrer son amour, mais il s’est énervé parce que je ne m’occupais pas de lui. Je suis une imbécile, je n’aurais jamais dû aller porter plainte à la police. Il a raison, je ne réfléchis pas suffisamment avant d’agir, je devrais vraiment trouver les mots pour convaincre le policier que j’avais perdu la tête, que j’étais émotive et que j’ai exagéré….

Forte de ce sentiment et convaincue d’avoir perdu la tête, d’avoir agi impulsivement et sans raison valable, la femme veut réparer son prétendu tort. Parfois, la peur prend le dessus et elle craint des représailles. Elle parvient à convaincre le commissaire de police, pas toujours dupe mais satisfait de voir sa charge de travail allégée d’un dossier. Parfois, au lieu de la police, il s’ agit des services sociaux. Souvent, les affaires familiales sont aussi mêlées à la scène, quand des enfants sont soumis à ce genre de scènes.

La tragédie du mensonge se déroule toujours de la même manière, à quelques détails près :

Pardon Monsieur le Commissaire, je me suis trompée, en fait, il ne s’agissait pas de violence, mais d’un geste un petit peu malheureux que j’ai mal interprété….j’ai eu peur mais franchement, j’avais un peu bu et j’ai fait preuve d’impulsivité, mon conjoint est un homme formidable qui, jamais, n’aurait voulu me faire du mal…..

Dans certains cas, le commissaire n’est pas dupe et souhaite la convaincre de persister dans son approche initiale. Mais trouver des arguments pour réfuter une plainte déposée en cas de violence conjugale est un exercice qui ne dupe personne : la police dispose de peu de moyens pour convaincre une victime manipulée de garder le cap lorsque la phase de pardon est accordée. Souvent, la peur constitue un autre argument qui empêche les forces de l’ordre de soutenir la victime en phase de déni et de volte-face.  Sous ses airs doucereux, le manipulateur violent aura trouvé le moyen de glisser une menace de violence accrue :

Par ta faute, je perds tous mes moyens, promets-moi que tu ne me feras plus jamais sortir de mes gonds, on ne sait jamais jusqu’à quel point ma nervosité pourrait me pousser à commettre des choses graves et que je regretterais alors toute ma vie, tu sais que je t’aime et c’est par amour que, parfois, je ne supporte pas que tu mettes des jupes courtes quand tu sors faire les courses. Tu me rends tellement fou que si je voyais un type te draguer, je crois que je le tuerais mais que je te tuerais aussi…et puis, si je faisais cela, je me tuerais aussi dans la foulée… Je sais bien que tu aimes allumer les voisins avec ton beau petit cul qui roule…. Mais si jamais j’en vois un t’approcher, je le tue, tu m’entends, je lui casse la gueule et je le butte sur place !

Cette menace voilée cible fréquemment les enfants : ne fous pas tout par terre, c’est les enfants qui vont payer le prix de tes caprices…ou encore, ;la phrase piège qui empêche des tas de femmes de chercher de l’aide : tu ne voudrais pas qu’il arrive quelque chose aux enfants ?

Dans le cas de la présentatrice de télévision évoquée ci-dessus, nous pouvons imaginer que l’avocate, les médias, les amis et éventuellement certains représentants des autorités ont fait pression sur la jeune femme. Je me souviens d’un cas similaire : une femme célèbre qui passait régulièrement à la télévision et dans la presse écrite a connu un drame familial car l’un de ses enfants avait connu des sévices sexuels répétés sous son toit, alors qu’elle se trouvait dans la maison. Découvrant l’affaire, elle a perdu ses moyens et a cherché de l’aide et des conseils auprès de ses amis. Amis et famille ne sont pas toujours aussi dignes de foi et les conseillers ne sont pas les payeurs.

Ceux-ci l’ont mise en garde contre les paparazzi, la publicité qu’elle allait déclencher, le risque que la presse allait la salir au passage du fait qu’elle n’avait pas su protéger son enfant et toutes sortes de commentaires du même ordre. Elle n’a jamais porté plainte et a conservé pendant de longues années le sentiment d’être une mère indigne, avant de faire un long travail sur elle-même et d’accepter, finalement, de s'accepter en assumant le poids de cet incident passé.

Dans le cas de cette vedette de télévision et de son compagnon footballer en France ces derniers jours, j’imagine que nous sommes dans le même cas de figure. L’avocate, parce qu’elle est embauchée par le couple, défend sans doute le jeu de celui des deux individus qui prendra la parole lors des entretiens et parlera le plus fort : avec fermeté et assurance. Il est aussi possible que le manipulateur ait réussi à faire coup double et à manipuler la femme de loi après avoir soumis sa compagne à son bon vouloir. Le simple fait qu’un avocat commun au couple soit nommé, alors que tout porte à croire qu'on a eu affaire à un cas de violence, renforce la thèse de la, (voire des) relation(s) dans lequel on a affaire à un abus psychologique...bien entendu, nous devons faire cas de la présomption d'innocence et conserver une certaine mesure dans nos analyses...mais de grâce, évitons d'avaler des couleuvres: une plainte a été déposée (avant d'être retirée) et je ne peux pas me résigner à penser que ce dépôt de plainte a été le fruit d'un simple caprice de bonne femme !

En ce qui concerne le fait qu'une avocate représente les deux parties, l’agresseur présumé a probablement endossé le rôle de porte-parole du couple. Sans doute aura-t-il accordé son généreux pardon à l’égard de celle qui aura osé salir sa réputation…comme nous l’avons vu ci-dessus, il est clair qu’elle-même a probablement adopté ce point de vue, par mimétisme et sous l’emprise d’une manipulation ordinaire.

La victime de violence conjugale est quasimment toujours reléguée au rand de femme-cliché/femme-objet soumise, une fille un peu étourdie, un petit peu idiote et impulsive qui est fautive d’avoir sali la réputation du couple glamour et d’avoir déclenché une série de problèmes étalés dans les médias et à la police...

Un autre facteur rentre en cause : la médaille qui devait être remise au footballer par le Chef de l’État, quelques jours seulement après les faits. Je n’ose pas imaginer que le Chef de l’État de Douce France, qui affiche une farouche volonté d’améliorer le statut des femmes en France, a pu intervenir d’une quelconque manière pour que la présentatrice retire sa plainte….mais j’avoue que, suspectant des pressions et connaissant l’instinct clanique qui fait loi au sein des élites de notre douce France, je ne peux m’empêcher d’entretenir des doutes à cet égard…. Un conseiller, un chef de cabinet, un attaché de presse (que sais-je, moi qui ne suis pas confinée dans les couloirs du pouvoir....) sont sans doute allés ‘conseiller’ la dame, qui, par ailleurs, ne souhaite aucunement perdre son prestigieux emploi….

La Médaille honorifique a donc été discernée à celui que je ne peux voir autrement, sans connaître chaque détail de l’affaire, qu’en manipulateur-abuseur-pervers narcissique….et que je souhaite ne jamais rencontrer, tant ce type d’individus malsains me donne la nausée…( et Dieu sait si, dans le monde du ballon rond, les abus faits aux femmes sont monnaie courante, comme j’ai pu l’appréhender au cours de ma carrière !)

A toutes les Françaises et à tous les Français que la violence faite aux femmes répugne :

Bon sang, réveillez-vous !

Maintenant, je voudrais dire à toutes les femmes de France et à tous les hommes d’honneur que ce pays compte encore : réveillez-vous ! Vous ne vivez pas forcément des abus et des manipulations mais vous connaissez des femmes dans cette situation (sans les avoir toujours identifiées) : gardez les yeux ouverts, il arrivera un moment ou cette femme que vous connaissez aura besoin d’aide pour s’évader de sa prison morale.

Et Mesdames, si vous persistez à clamer que vous n’êtes pas féministe, allez donc faire un saut chez les victimes de ces manipulateurs et écoutez-les raconter leur vie….vous comprendrez alors qu’être féministe-hors-des-stéréotypes, ce n’est pas se liguer contre les hommes, mais avancer à l’unisson, côte à côte, appuyées par des hommes intègres, pour que l'équité existe, dans le respect des deux genres.

 

Et vous autres, femmes qui avez connu des relations abusives, humiliantes et violentes, réveillez-vous aussi :

Non, le malheur n’est pas une fatalité, vous avez le choix de votre vie et de votre destin et la meilleure façon de rompre l’engrenage de la manipulation et de la dépendance à l’encontre d’un abuseur, la seule façon de reprendre son libre-arbitre, c’est de réussir à regagner votre self-estime, de réussir à surmonter le traumatisme que vous avez vécu. Sortez de votre silence et demandez de l’Aide…     

Aux femmes célèbres tout particulièrement, je vous supplie de vous libérer de vos relations abusives… chaque femme de France et de toute la francophonie vous regarde et mime votre comportement ! Alors, si vous ne le faites pas pour votre santé mentale ou pour vos enfants, de grâce, pensez à toutes les femmes qui subissent une relation de violence mais que votre comportement confirme dans leur passivité. Elles justifient leur condition en vous imitant et en subissant toutes sortes d’injustices à cause de vous, parce qu’elles n’ont pas le courage d’être plus héroïques que leurs propres vedettes !

A bientôt sur ce blog,

Nathalie Fave, Coach

 

9 octobre 2013

Le cycle de la violence exercée sur les femmes

 

Vous avez déjà lu et parfois commenté mes articles sur mon approche des femmes en Douce France.

Aujourd’hui, je souhaiterais vous décrire succinctement le cycle de la violence, en synthétisant les enseignements que j’ai acquis au Canada qui, à ce niveau, a sans doute une longueur d'avance sur le Vieux Continent ( NB- Canada anglophone…pas au Québec. Car au Canada anglais, la réalité culturelle et l'approche du phénomène sont un peu différentes du Québec...). Cet écrit permettra à ceux qui s'intéressent à la question de mieux comprendre des scènes que vous avez pu observer autour de vous.

Je ne vais pas chercher à vous donner un cours théorique. Mon propos est de vous faire comprendre, en utilisant un français de France, quels sont les termes utilisés, comment un pervers narcissique-manipulateur-abuseur entre dans l’engrenage qui finira par briser tout instinct de résistance chez les femmes…peu préparées à ce schéma pervers dans la plupart des cas.

Mais avant de commencer, je voudrais faire une petite parenthèse car j’ai été interpellée récemment par deux lectrices qui m’ont obligée à réfléchir profondément à deux questions importantes.

La première pensait que ma focalisation sur les femmes m’empêchait de mettre en valeur la contribution des hommes en matière de violence faites aux femmes. Je voudrais souligner ici que mon intention n’est pas du tout de heurter la sensibilité de certains hommes exceptionnels, qui prennent à cœur des notions comme l'équité et l'égalité, se battent contre les disparités et injustices sociales basées sur le genre, refusent de reléguer les femmes au rang d’être de seconde zone. Je reconnais que certains hommes féministes sont les premiers à valoriser des femmes qui, elles, se sous-estiment souvent, sous l'effet de l'éducation et du contexte dans lesquels elles évoluent.

La seconde question posée par une lectrice me disait que le cycle de la violence faite aux femmes n’était qu’un chapitre comme un autre du cycle de la violence. Aussi, avant d’entrer dans la description du Cycle de la Violence, je voudrais préciser en préambule que je pense que la violence faite aux femmes présente des spécificités de genre et que certaines étapes sont typiquement liées à un fonctionnement dysfonctionnel genré.

Pour expliquer ce fait, je dirais que les stéréotypes qui affligent les femmes dès l’enfance constituent le terreau fertile qui permettra à la violence de se manifester de façon très singulière.La petite fille devra sagement jouer à la Barbie (ces poupées filiformes aux mensurations inhumaines qui sont à l’origine du manque d’estime de soi de femmes normalement constituées); la petite fille recevra comme autres cadeaux une dînette, une tenue d’infirmière et un nécessaire de coiffeuse ( Message véhiculé: elle deviendra femme au foyer et, si elle doit vraiment travailler, elle effectuera une tâche au service d’autrui, avec la perspective, d’office, de percevoir un salaire inférieur à celui des hommes); la petite fille mettra le couvert sagement et brossera les cheveux de sa poupée en chantonnant doucement....

Or, pendant ce temps, le garçon sera doté d’un déguisement de pilote, de cosmonaute, de chirurgien, ou d’un équipement de policier ou de soldat, avec des fusils et des mitraillettes : à lui les métiers qui paient bien et les présupposés qui l’ancreront dans une logique de pouvoir et de combat.

 

Un terrain fertile qui aveugle souvent les femmes et leur enlève la capacité à voir venir les choses:

Comment le Beau Chevalier sur son Cheval Blanc pourrait-il devenir un individu nuisible ?

 

La graine qui poussera dans ce champ de clichés  fera bien souvent de la femme une victime désignée du pouvoir absolu, sans capacités à se défendre, tandis que celui qui jouait au soldat au cours de son enfance, porté vers le pouvoir qui lui a été confié depuis ses premiers pas, pourra, en cas de troubles psychologiques, faire de l’alliage de la force, du pouvoir et des troubles mentaux les armes terroristes de la manipulation perverse et narcissique.

A la femme qui a reçu la consigne d’être douce et gentille et aura été conditionnée pour agir en bonne mère de famille au service des autres, s’opposera le manipulateur qui saura empêcher toute vélléité d’autonomie et d’émancipation. Dans ce contexte, la violence selon l’approche genre prendra une toute autre envergure que la violence en général.

En lieu et place de discours et de théories, je vous présenterai des phrases-types qui feront certainement écho à ce que certaines femmes de votre entourage, ou vous-mêmes, avez entendu. Volontairement, je me contenterai de reprendre les phrases entendues régulièrement en counselling. C'est mon parti-pris d'écrivain mais je tiens à vous prévenir: ce langage violent est particulièrement vulgaire et peu conseillé aux âmes sensibles.

La raison pour laquelle je vous plongerai dans la réalité des phrases émises en l’occurrence au lieu de décrypter les théories est simple : de nombreuses femmes sont en déni perpétuel et refusent violemment de comprendre, d’intégrer, d’accepter leurs statuts de victimes. En revanche, certains mots, qu'elles ont souvent entendu de la bouche même de leur manipulateur, pourront faire écho à leur drame et leur ouvrir les yeux...

Je reviendrai dans un prochain article sur le cas des femmes les plus vulnérables : les femmes célèbres, mais aussi l’élite millionnaire des supers-riches du triangle Passy-Auteuil-Neuilly.

 

Nous aborderons succeintement trois grandes étapes dans le cycle de la violence. Le déclenchement, l'apogée, la phase de pardon.

Notez que ces schémas méritent d'être décortiqués avec davantage de détails et je vous incite à vous pencher sur ces questions. (NB- Mes lectures étant essentiellement en anglais sur ce thème, je ne suis pas en mesure de vous indiquer spontanément celles qui ont été traduites en français.)

 

Phase 1 : la violence faite aux femmes.

Démesurée, excessive, l’abuseur-manipulateur-pervers narcissique commence par des abus verbaux. Parmi ces abus, vous saurez reconnaître les red flags, les signaux de danger, que vous rapportent certaines femmes de votre entourage s’il s’avère que vous êtes une personne à l’écoute des autres…

Connasse, tu ne vaux rien, tu ne sais même pas faire ceci ou cela, ma vie est un cauchemar à cause de toi, tu ne comprends rien, tu es idiote, tu ne sais pas te comporter devant mes amis, tous mes collègues se demandent pourquoi je t’ai choisie, je me demande ce qui m’est passé par la tête quand j’ai décidé de vivre avec toi, si j’avais su que tu étais aussi conne, j’aurais choisi une autre femme, ou encore : tu es grosse, tu es moche, tu me fais honte, tout le monde me plaint d’avoir une femme comme toi, je me demande ce que je pourrais bien faire de toi, heureusement qu’on n’a pas d’enfants parce qu’ils risqueraient d’être aussi nuls que toi, de toutes façons, tu ne m’aimes pas, tu ne m’as jamais rien apporté de bon, tu me portes la poisse, tu es tellement jalouse-dépensière-fainéante que tu pourris ma vie….

Notez que, parfois, la violence peut aussi être physique et immédiate. Dans ce cas, seules quelques phrases annoncent le déclenchement de violences :

Apporte-moi mon plat! Quoi ? Encore de la pizza ? Mais tu me rends fou, comment veux-tu que je tienne le coup avec ce que tu me fais à manger ? C’est dégueulasse. Tu n’es bonne à rien. Je te déteste, sors de ma maison ! Quoi, tu ne veux pas sortir ? On va voir qui aura le dernier mot. Et ne crois pas que tu obtiendras un seul sou de ma poche! De toutes façons, sans moi tu n’es rien, tu ne vaux rien.

Pas étonnant que tu n’aies jamais réussi à garder un seul homme dans ta vie. Sors de ma vue, ouste ! Disparais ! Ahhhh…J’avais oublié à quel point tu as un gros cul, enfin, à la rigueur, dans le noir je peux encore en profiter de temps en temps. Hey, regarde-toi dans la glace : pas un seul mec ne voudrait de toi. Quoi ? Tu oses me contredire ? Que dis-tu ? Les hommes te regardent ? Réponds-moi : avec qui tu as couché ? Garce, je vais t’apprendre à me respecter ! Salope, pute !

A ce stade, les coups pleuvent souvent, mais ce n’est pas systématique car le manipulateur adroit aura su détruire la victime en profondeur en détruisant son amour propre, sans risque d’être démasqué car les traces de sévices n’existent pas : les mots toxiques, bien cachés dans les méandres du cerveau humain, ne laissent pas de traces visibles mais sont plus difficiles à soigner qu’un hématome. Ne sous-estimons surtout pas la violence psychologique, car son impact dure beaucoup plus longuement que la violence morale.

L’addiction est fréquente chez les manipulateurs, mais encore une fois, ce n’est pas systématique : l’abuseur rentrera alors complètement ivre, saoul ou sous l’emprise de la drogue. Il cherche à forcer sa compagne, qui elle, sera complètement écœurée par les effluves et l’incohérence des propos de l’homme, à avoir un rapport sexuel non consenti. Brutalement, l’homme la force (fellation, pénétration), lui tire les cheveux, la fait tomber par terre, la tape, la blesse, la viole.

Il est fréquent qu’il lui passe les doigts autour du cou pour vaincre toute résistance et annihiler toute résistance en elle car la peur de mourir la poussera à une obéissance stratégique: ces menaces s’ajoutent à la manipulation verbale. En brisant toute résistance, en utilisant la peur et les menaces, il contribue à rabaisser la femme au statut d’objet sans contrôle sur sa vie, sans libre arbitre. Les croyances se conforment chez la victime aux propos de l’intimidateur : elle finit par être convaincue qu’elle est sa chose et surtout, elle adhère au fait qu’elle est coupable de quelque chose.

 

Phase 2 : la phase du pardon.

Passée la tornade de violence, l’abuseur-manipulateur va généralement se calmer dans les minutes qui suivent la brutalité, parfois dans les 24 heures suivantes. Souvent, il va fondre en larmes ou implorer le pardon auprès de sa conjointe. De tyran il devient enfant à consoler, ce qui achève de déstabiliser la victime et de la conforter dans l’idée qu’elle est responsable de ce qui lui est arrivée : comment un petit ange en larmes pourrait-il donc lui vouloir du mal ? D’autres fois, il reviendra chargé d’un bouquet de fleurs, l’invitera dans un beau restaurant, lui achètera un bijou ou quelque chose qui lui plaira. Ces cadeaux sont agrémentés de demandes de pardon et de larmes :

Chérie ma puce, tu sais, j’ai perdu la tête, il n’y a que toi pour me faire perdre la raison, ce n’est pas de ma faute si je suis jaloux, c’est parce que tu es trop belle et j’ai peur que tu me quittes. Je ne peux pas vivre sans toi, ne me laisse pas tomber, j’ai tant besoin de toi, regarde-moi, sans toi je ne pourrai pas survivre une seule journée, tu sais que je t’aime, je suis fou de toi, je n’ai jamais été aussi passionnément amoureux. Punis-moi, dis-moi ce que tu veux, comment je peux me faire pardonner.

Violons, caresses, champagne, douces étreintes accompagnent cette scène :

Ma douce, je ne veux que ton bien, jamais tu ne rencontreras quelqu’un qui t’aime autant que moi….

Sur le même ton d’enfant malheureux, il insinue adroitement quelques propos culpabilisateurs et ancre le concept qu’il est victime et qu’elle le tyrannise à sa manière…

Mais chérie adorée, ma Petite Fleur de Lune, tu n’aurais jamais dû porter plainte, c’est parce que tu ne m’aimes pas assez que tu as fait cela….ma Doudou chérie-coco, tu sais bien que je t’aime mais voilà….nous les hommes on est un peu brutes des fois, alors, j’ai perdu la tête, c’est que je t’aime trop mon bébé, tu me rends fou, tu es tellement belle et je ne suis rien sans toi, je ne vaux rien, c’est toi qui fais de moi ce que tu veux...

Une fois convaincue qu’elle a porté un mauvais jugement sur un homme passionnément amoureux qui a eu des propos et des gestes excessifs uniquement parce qu’il est victime de ses sentiments extrêmes, la femme, pleine de pardon et de compassion, commence à regretter d’avoir osé penser qu’il lui voulait du mal, d’avoir osé porter plainte contre cet homme fantastique qui pleure à ses pieds et fait preuve de promesses et dont le remords lui paraît si sincère, si profond que les larmes lui viennent aux yeux. C’est le point de bascule et l’homme reprend l’avantage. Il peut continuer son lavage de cerveau :

 Maintenant, regarde- moi dans les yeux, tu sais, tu es mon bébé adoré, mais il faut que tu sois gentille avec ton Lulu, hein ? C’est important pour notre amour ma douce, il faut que tu retires ta plainte, hein, tu feras gentiment pour ton p’tit homme adoré ce petit effort…OK, tu dis rien ma poulette, hein ? Regarde-moi, tu as bien vu que c’était juste une erreur,  tu sais que je te veux seulement du bien, non ?

Chérie, je te demande pardon de tout mon cœur….mais tu m’aimes trop pour me causer des problèmes, toi et moi, on s’aime pour la vie je le sais et je sais que tu m’aimes et on est un peu fous tous les deux, et on se pardonne toujours, tu sais, je t’en veux pas d’avoir un peu été fort cette fois…..

Mon bébé d’amour, je t’en supplie, il faut que tu partes au commissariat, tu ne veux pas que j’aille en prison quand même…ma belle, tous les couples ont des hauts et des bas, tu vas quand même pas en faire un plat. J’ai fait l’imbécile, je le reconnais, mais je te jure que je ne recommencerai plus jamais.

Tu vas m’aider à chasser mes démons, hein ? Il n’y a que toi qui pourras faire de moi un homme bien, je ne vaux rien à côté de toi…alors, tu vas y aller gentiment, hein ?

Mesdames, Messieurs, la phase suivante du cycle de la violence vous sera dévoilée dans le prochain article. Si vous voulez m’envoyer vos commentaires, aimer ou répondre à mes propos, je serais honorée et vous répondrai aussitôt que possible !

Cordialement,

 

Nathalie Fave

Coach

 

 

8 octobre 2013

Certaines vedettes de télévision en France banalisent la violence faite aux femmes !

Avant de lire ce papier, je vous suggère de lire les deux précédents.....vous comprendrez le contexte et la place des femmes en France.

Maintenant, continuant sur cette série Mesdames de Douce France, je vais vous dire ce qui m’a poussé à écrire cet article. En réalité, c’est la dichotomie entre le rôle d’animatrice d’une émission grand public portant sur l’amour (eh oui, vous avez bien lu !), quelque chose comme Le bonheur est dans le pré, bref, un programme portant sur des rencontres romantiques je crois (pardonnez mon ignorance, je ne regarde presque jamais la télévision) et le fait très paradoxal que cette personne en vue avait déposé une plainte pour violence conjugale…plainte qu’elle avait ensuite souhaité retirer…

Mon implication, au Canada, dans le monde des femmes victimes de violence et mes autres fonctions passées comme directrice d’une association œuvrant en faveur des droits des femmes, sans oublier mon parcours de consultante et de coach particulièrement tournée vers l’épanouissement des individus en difficulté, tous ces facteurs expliquent ma curiosité autant que ma lucidité.

Mais reprenons notre histoire.

Le couple est composé de deux célébrités : Une animatrice, et son footballer célèbre de conjoint (ou ex-conjoint).

Ce qui me choque mais semble banal en Douce France est que l’avocate du couple, (une femme donc), aurait déclaré que « -l’animatrice- s’est séparée de –son footballeur- depuis plusieurs mois. Tous deux déplorent que des éléments sans gravité ayant trait à leur vie privée aient pu être étalés sur la place publique alors même que –l’animatrice- a entamé rapidement des démarches pour retirer sa plainte auprès du capitaine qui l’a enregistrée»

Si je comprends bien, l’animatrice aurait déposé plainte début septembre 2013 contre –le footballeur- pour violences conjugales. Le communiqué poursuit. « -l’animatrice- tient à rappeler qu’elle considère –le footballeur- comme une personne exemplaire, aux valeurs morales très fortes, aux combats sincères et nobles. Ils garderont toujours l’un pour l’autre l’estime la plus profonde. » 

Notez que le communiqué fait référence à une séparation de plusieurs mois, alors que quelques rares semaines s’étaient écoulées au moment de la plainte….ce qui reviendrait à considérer que le couple, déjà séparé, a eu un différend….Pour votre information, sachez que les ex-conjoints manifestant de la violence envers leurs ex-conjointes (femmes) constituent la première cause de violence faite aux femmes, il faut le savoir !
Pendant ce temps, à quelques jours d’intervalle, ce même footballeur a reçu des mains du Président Hollande une décoration nationale prestigieuse pour son combat contre le racisme…no comment !

Les enseignements que ces deux anecdotes suscitent en moi se situent à  plusieurs niveaux.

Tout d’abord,

les faits de violence conjugale semblent considérés par une juriste comme des « éléments sans gravité ».

Bon, je ne sais pas comment vous interprétez cela, mais personnellement, je ne pense pas que frapper sa conjointe ou son ex-compagne fasse vraiment partie de la panoplie de gestes délicats que j’attends du mien….

Notons que les deux personnes impliquées, la victime (qui ne l’est plus semble-t-il, puisque la plainte aurait été retirée) et l’oppresseur (qui n’en est pas vraiment un d’après ce que l’on nous explique), partagent la même avocate, parlent d’une même voix.  Le footballeur nous est décrit, apparemment par la voix même de celle qui a porté plainte contre lui (et le regrette pour des raisons qui me paraissent suspicieuses) comme une personne exemplaire, aux valeurs morales très fortes, aux combats sincères et nobles. Ce n’est pas tout, car :

Ils garderont toujours l’un pour l’autre l’estime la plus profonde.

Permettez-moi maintenant de vous donner ma version, totalement fantaisiste et subjective diraient certains, mais fondée sur une longue expérience de la violence faite aux femmes. L’avocate reporte dans ses propos que ces faits ont trait à leur vie privée : or, il me semble que la vie privée et la vie publique se conjuguent étroitement quand on atteint ce niveau de célébrité et il n’est pas étonnant qu’un fait de violence domestique soit reporté dans la presse…

Selon mon approche empirique et non je le répète, la violence à l’égard des femmes constitue une entrave à l’ordre public. Banaliser de tels actes est a fortiori contraire aux droits humains fondamentaux et nuit à l’édification d’une société saine et démocratique. Les propos de l’avocate me déplaisent profondément car ils suggèrent que :

-          Les hommes ont, d’une certaine façon, le droit d’infliger des sévices aux femmes (c’est  ‘sans gravité’)

-          Les femmes sont des êtres impulsifs  et peu raisonnables : sur un simple coup de tête, elles sont capables de prendre la décision d’aller porter plainte auprès des autorités puis, après quelques instants de réflexion, reviennent sagement sur leur décision…..vous me suivez ?

Si vous êtes intéressés par mon approche, dans mon prochain article sur ce sujet, je vous décrirai succinctement le cycle de la violence, en termes simples reflétant le vocabulaire utilisé par les agresseurs lorsqu'ils passent à l'attaque et j’espère que vous comprendrez mieux l’enfer de ces milliers, de ces millions de femmes qui vivent sous la domination de manipulateurs….

Car, je le répète, nous sommes en 2013 (rebelote, sur l’air du Pince-Moi-Je-rêve) et j’ai parfois l’impression que la France vit à l’ère féodale dans tout sujet qui concerne les femmes !

Désolée pour les femmes qui s'intéressent à mon écrit mais je dois arrêter là mon propos.

Vous aurez le temps de relire ces réflexions et d’analyser votre propre position. En attendant, si vous avez des questions sur ce sujet, n’hésitez pas à m’écrire et je vous répondrai sous 48h… A très bientôt je l’espère!

Nathalie Fave, Coach

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8 octobre 2013

Femmes et violence en Douce France…Quelle rime tragique!

 

 Après mon précédent article sur mon regard de nomade qui se réadapte à la France et après vous avoir fait partager mon expérience de "Française Globale' de retour en France après 23 ans sur les chemins du monde, j’ai reçu quelques témoignages formidables et vous remercie de prendre du temps pour réfléchir à la violence faite aux femmes.

Vos propos, vos commentaires, vos sautes d’humeur, me poussent à persévérer sur ma lancée et à prendre de nouveau la plume

pour dénoncer ce qui me choque !

Je vais continuer sur le chapitre des femmes, pour aborder quelque chose d’encore plus tabou en Douce France que la misogynie ordinaire dont je vous ai déjà livré quelques aperçus : il s’agit de la violence faite aux femmes dans l’hexagone.

Après quelques semaines de France à temps plein, je souhaite dénoncer ce phénomène courant mais tristement banalisé par les tristes exemples de plusieurs femmes célèbres qui perpétuent le verdict sans appel du : Sois belle et tais-toi ! (Ou encore : Sois belle et fais-toi cogner dessus!)

 

Je n’ai pas eu besoin de faire un sondage d’opinion : Les histoires de violence faite aux femmes pleuvent autour de moi, au point que je me demande quelle gangrène affecte notre douce France….

Je ne saurais dire si la situation était similaire lorsque j’ai commencé ma vie de nomade en Afrique puis au Canada, étant alors très jeune à l’époque, mais ai le sentiment que le drame de la violence faite aux femmes sur notre territoire constitue une tache indélébile sur la beauté et le rayonnement de notre pays.

Certes, je suis certainement plus au fait de cette réalité que la plupart d’entre vous. Mon rôle de Counsellor (La Conseillère dans les pays anglo-saxons, effectue un travail qui tient à la fois de la psychothérapeute et de l’assistante sociale) a longtemps fait de moi la personne à qui l’on se confie, la personne qui écoute, suggère, questionne, appronfondit et recadre….puis, une fois que la personne a fait le ménage de son passé, j’interviens en tant que Coach, et me contente d’appliquer une méthode et de guider mes clients vers leur réalisation, vers le succès.

(A propos, méfiez-vous des coachs qui s’improvisent coach de vie sans suivre la méthode rapide et efficace du coaching…. nous en reparlerons plus tard dans un article sur ce sujet mais si, dès maintenant, vous avez l’intention d’aller voir un coach, je pourrai attirer votre attention sur les  signes suspects qui dénoncent les coachs usurpateurs…)

Dans mes deux rôles, en tant que Counsellor et en tant que Coach, j’ai appris à écouter et comme je sais me taire et garder des informations confidentielles, j’entends plus de confidences que la plupart d’entre vous…..Et puis, entre nous, la plupart des gens se sentent désarmés quand ils entendent parler de violences faites aux femmes et prennent vite la poudre d’escampette.

D’emblée permettez-moi de vous le dire : autour de vous, de très nombreuses femmes sont victimes de violence…il suffit que vous soyez vigilants pour vous en apercevoir !

Le sentiment que j’ai ces jours-ci n’est pas défaitiste car j’ai conscience que ma plume recèle le pouvoir de vous sensibiliser, de vous questionner en profondeur j’espère, mais aussi celui de vous interpeller et de vous faire partager ma répulsion profonde face à ce phénomène de société : chacun de nous doit s’employer à éradiquer immédiatement la violence faite aux femmes !

Ma plume a pour vocation de faire de vous des vigiles de la violence faite aux femmes. Ce phénomène n’est pas une fatalité je le répète. Le cynisme a longtemps enfoui en nous la générosité et l’altruisme. Pourtant, chaque citoyen a le devoir moral de veiller et de dénoncer les abus et les violences qui, du reste, nous affectent par ricochet.

Ne baissez pas les bras : bien des femmes finissent par sortir de cet engrenage, fières de leurs cicatrices et fortes d’avoir su s’extirper de situations infernales….mais pour qu’elles puissent s’échapper de leurs prisons de verre, une main tendue est bien souvent le point de départ.

Ce que je dénonce en Douce France, c’est que beaucoup de mes concitoyens préfèrent fermer les yeux. Cette violence est tolérée, acceptée, subie mais banalisée…elle n’est pas cachée au milieu des foules : les représentantes de la gent féminine les plus en vue, qui apparaissent régulièrement dans les magazines People et sur les écrans, sont régulièrement associées à ces drames que les médias relaient allègrement. Elles sont belles, connaissent le succès mais subissent les violences de leurs partenaires…et cela ne choque personne, semble-t-il !

 

Douce France, cher pays de mon enfance : Trop c’est trop !

 

Je vais vous raconter une petite anecdote : Il y a quelques semaines, à peine débarquée de Toronto, je prends l’air et m’accoude à la rambarde de mon balcon. Une fenêtre s’ouvre brutalement un peu plus loin, de l’autre côté de la rue. Une femme émet des hurlements puissants, vide l’air de ses poumons et pousse des cris de pachyderme, appelle au secours, demande de l’aide frénétiquement et à plusieurs reprises, implorant les passants d’appeler la police.

Immédiatement, d’une main fébrile, je compose le numéro d’urgence, constatant qu’une passante, en contrebas, sort également son portable de sa poche.

Soudain, la femme disparaît de la fenêtre, violemment tirée en arrière par une poigne vigoureuse. Un petit attroupement se forme sur le trottoir. Plus un bruit ne s’échappe de la fenêtre.

Une mère de famille, accompagnée de ses enfants, s’approche et se place en contrebas de la fenêtre, interpellant la fenêtre par laquelle cette femme en détresse qui était apparue aussi vite qu’elle avait disparu. Au bout du fil, la police me signale après quelques minutes que tout est en ordre et qu’ils ont pris le problème en main. Arrivé sur les lieux, un officier en civil disperse l’attroupement.

Depuis cet incident, je ne peux m’empêcher de guetter le moindre signe d’anomalie dès que je pose un pied sur mon balcon : mon regard est attiré vers cet appartement derrière lequel, c’est évident, un drame se poursuit…car je dois vous dire que j’ai passé des années à travailler avec les femmes victimes de violence, notamment domestique et je sais que ce genre d’incidents ne se produit jamais une seule fois, par hasard.

Dans ce genre de circonstances, ma position est claire et je demeure aux aguets, au risque de passer pour une commère aux yeux de certains individus blasés. Personnellement, je crois qu’il est de mon devoir moral de faire preuve de vigilance et je vous invite à en faire autant.

Depuis cet incident donc, toutes mes antennes sont dressées. Mon regard tente de déceler chaque signe de violence qui pourrait se manifester derrière les rideaux.

 C’est ainsi que, par la vigilance collective, et dans bien des cas, des drames irréversibles pourraient être évités. Je vous engage à renouer avec la solidarité et la compassion, à faire preuve d’empathie :

 

Dites-vous que cette femme, elle pourrait être votre sœur, votre mère, votre fille…ou vous-même.

Protégez-la en sortant de votre cocon confortable et soyez prêt à intervenir en urgence, à tendre une main secourable. L’indifférence peut tuer….choisissez la vie !

Hier donc, pour la première fois depuis la fameuse scène, mes yeux tournés quelques secondes vers la fenêtre en question, j’ai aperçu cette femme derrière les vitres, regardant vers l’extérieur sans oser pointer le nez dehors, portant un jeune enfant dans ses bras. Cet enfant en bas âge renforce ma volonté de veiller, de loin, sur ce foyer en détresse.

Bien entendu, mon parcours de vie m’a ouvert les yeux sur le phénomène de la violence faite aux femmes et, avant de revenir m’installer en France, tandis que je cherchais quels services spécifiques je pourrais offrir à la France en tant que coach en échange de mon gagne-pain, et comment je pourrais contribuer à l’épanouissement de ma communauté, je me suis interrogée sur les mesures de prévention, les services d’accompagnement offerts en France aux femmes vivant de la violence.

En avançant dans mes recherches, j’ai constaté que l’offre de services était vraiment limitée.

Je me suis donc demandée comment les gens, autour de moi, interprétaient la place des femmes et les questions de genre dans la société et il m’a été facile d’ouvrir mes yeux et de constater les failles de notre société.

Alors que les pays du monde entier, notamment la France, connaissent des difficultés économiques et sociales, que des remous font tanguer le navire politique de l’hexagone, je dois dire que le gouvernement Hollande m’a fait initialement une bonne impression sur le chapitre des femmes. Il avait le mérite de s’attaquer au défi de l’équité, de la précarité généralisée des femmes et de leurs contraintes.

Or, quelques jours après l’appel au secours de ma voisine, voilà que deux événements de même nature apparaissent sur mon petit écran d’ordinateur sur les nouvelles de Yahoo:

Les stars, modèles de représentation, montrent l'exemple: la banalisation de la violence faite aux femmes

Le premier relatait les inquiétudes de la mère de Loana, cette jeune vedette d’une émission populaire dont j’ignore tout sauf le fait qu’elle est célèbre et fait la une des couvertures de magazines populaires. Il semblerait que la jeune femme soit victime d’un manipulateur (selon l’endroit du monde dans lequel vous habitez, vous pouvez le nommer abuseur, intimidateur, pervers narcissique, ou narcissique manipulateur).  Selon les médias, l’homme aurait isolé la jeune femme dans une petite ville retirée, en pleine campagne française, la soumettrait à l’isolement, la violence et l’intimidation, tout en utilisant son emprise mentale pour profiter de ses largesses financières. Les appels au secours, furtifs, de la star captive résonnent dans le vide, et il semblerait que les forces de sécurité françaises ne seraient pas intervenir….pour quelle raison ? Je l’ignore, ne connaissant pas suffisamment le cadre légal qui permettrait à ces femmes en difficulté de s’émanciper de la tutelle d’un manipulateur dangereux; à ce jour je ne connais pas encore les recours mis en place dans l’hexagone, qui pourraient permettre à leurs proches de leur apporter aide et soutien.

Ah, et puis, j’allais oublier d’ajouter quelque chose : dans l’article, un petit détail pas tout à fait anodin indiquait que la vedette souffrait de bipolarité…je ne suis pas convaincue que le grand public serait prêt à se battre avec autant de conviction pour aider une personne qui présente des problèmes de maladie mentale : dans les médias, un individu qui possède un esprit sain et équilibré suscite davantage de sympathie et mobilise davantage l’opinion.

Mais ce n’est pas tout….vous allez penser que je focalise sur ces questions de violence féminine et je me demande moi-même si ces phénomènes sont particulièrement banalisés en France ou si, avec le regard neuf que je pose sur la société française, je ne fais qu’établir un constat extrêmement lucide… Car, à peine quelques minutes après avoir médité sur le drame de Loana, je découvre un autre article relatant un fait divers sur une vedette de télévision très populaire en France ces temps-ci.

Mais bon, trop d'information nuit à l'action, aimait à nous le rappeler Senghor. 

Alors, pour ne pas mettre en péril l'action éventuelle que vous prendrez, je vous quitte donc our l'instant et devrai attendre avant de vous raconter l'histoire étonnante de cette star du petit écran qui semble, à son tour, victime de violence.....

Bonne lecture !

Nathalie Fave, Coach

8 octobre 2013

Mes Dames en Douce France…

C'est parti, en avant pour l'écriture....Je vous confie mes perspectives d’ailleurs et la chronique de mon retour dans mon pays natal après 23 ans en dehors de la France (à part quelques rares semaines entre deux aventures !)...

Mon arrivée en Douce France m’offre une opportunité exceptionnelle, celle d’entreprendre une réflexion sur l’évolution de l’hexagone, cette patrie d’origine dont mes vingt-trois années d’expatriation m’ont forcément un peu éloignée mais que j’ai appris à redécouvrir et à aimer lors de mes voyages, au loin, en dehors de nos frontières. Cette réflexion me tient à cœur, car, comme tout individu qui a passé pendant trois décennies au cour de sa vie, à chercher la recette du bonheur et de l’épanouissement personnel, il me tient à cœur de m’impliquer dans la quête de Soi de mes compatriotes, de mes amis d’Europe ou d’Afrique, de ceux qui me sont chers….

En dehors des généralités sur mon retour, c’est au travers de mes champs d’expertise particuliers que je questionne de manière plus spécifique la société française dans laquelle je me réinsère avec étonnement, émerveillement ou  agacement, selon les heures….

En discutant avec mes interlocuteurs parisiens, j’ai constaté que mon regard d’expatriée et de nomade intéressait beaucoup et j’ai décidé de vous partager les surprises et les questionnements qui accompagnent ma réadaptation.

Je vais commencer par l’un des domaines que je connais bien et dans lequel je me suis investie en Afrique et en Amérique du Nord : les femmes. Je vois d’ici certains d’entre vous fermer cette page ou froncer les sourcils, parce que ce simple énoncé, auréolé de préjugés et de stéréotypes, dérange et suscite une gêne profonde. Parfois, le simple fait de parler des femmes provoque des réactions défensives ou agressives qui trahissent un tabou généralisé et un enlisement malsain dans le non-dit collectif de ma Douce France en particulier.

 Que se passe-t-il donc en France au plan de la place des femmes, de leur rôle ? Quelles politiques d’équité peut-on observer ? Quels sont les signaux que les médias et les faits divers renvoient dans ce domaine particulier ?

Je ne vais pas vous le cacher et d’emblée, je vous le dirai: je pense que la France a un demi-siècle de retard dans son approche genre, dans son positionnement à l’égard des femmes et dans la sensibilisation aux questions de genre. Les préjugés persistent et sont tels que les femmes elles-mêmes perpétuent des stéréotypes toxiques, inconscientes du tort qu’elles font à leur sexe. La discrimination de genre se rencontre dans tous les secteurs de la société…et semble, à certains égards, gagner du terrain. Celles qui prennent la parole au nom des femmes sont souvent des cadres, belles, riches, éduquées et puissantes, nées dans des foyers stables qui les auront encadrées et stimulées depuis leur plus jeune âge. L’une de mes sources d’étonnement est que, sur leurs cartes de visite, elles masculinisent systématiquement leurs titres et leurs rôles : le message sous-jacent véhiculé par ces titres masculinisés me saute aux yeux : diriger, c’est une prérogative masculine…ainsi, si vous avez la chance de faire un travail réservé à un homme ( in extenso, si vous avez des fonctions de dirigeante), vous devrez nécessairement agir en homme et faire oublier votre sexe. J’ai sous les yeux des cartes de visites de femmes qui portent les titres de : Directeur des Ressources Humaines; Chef de service; Consultant; Expert-comptable; Auditeur interne….mais ces cartes appartienent, vous l’aurez compris, à des femmes !

Vue de ma fenêtre, je considère ces titres masculins sur les cartes des femmes complètement obsolètes et totalement ridicules….n’avez-vous pas le sentiment, comme moi, de faire un voyage dans le temps ?

Du 21e siècle, nous voici retombées, nous les femmes de France, en pleine féodalité... Je pense à ces femmes d’influence qui envoient des messages dérangeants et perpétuent des clichés patriarcaux en reproduisant ces stéréotypes dangereux. Les médias participent de ce lavage de cerveau et le choix de certaines journalistes me semble suspect.

Il y a un mois, j’écoutais une émission de radio en nettoyant la cuisine (eh oui, j’aime cuisiner et j’apprécie de tenir ma cuisine au propre, ce qui, sans doute, en fera sourire certains….). Je fus effarée d’entendre sur les ondes de cette radio française une animatrice jeune, un peu trop sûre d’elle à mon goût, qui se moquait du féminisme sans en comprendre ni les tenants ni les aboutissants, et faisait de son mari le héros sans lequel elle n’aurait jamais réussi dans sa vie, le guide qui l’avait tirée de l’instabilité, le phare qui empêchait son navire de sombrer dans la tempête. Si elle avait parlé de son amour et de soutien réciproque, j’aurais été rassurée. Mais elle insistait sur le penchant paternaliste de son époux, qui, en fin de compte, prenait les décisions sages tandis qu’elle s’accusait de légèreté dans sa capacité de discernement….en généralisant son exemple au sein de la gent féminine !

Ce type de discours, en 2013, me semble extrêmement dangereux et renforce le machisme rampant qui s’insinue, serpent venimeux, dans les conversations de Monsieur-et-Madame Tout-le-Monde-en-Douce-France. Un regain de paternalisme s’est insinué dans la société française. En fin de compte, les femmes, aux dires de cette journaliste, demeurent de perpétuels enfants….

Croyez-le ou non : nous sommes au XXIe siècle !

( Sur le ton du : Pince-moi je rêve!).

Bien entendu, il nous est nécessaire de reconnaître que les excès anti-hommes de certaines porte-parole du féminisme des années 70-80 ont d’une certaine façon discrédité le discours féministe, tout autant que la vague des Fémen…même si, en un sens, leurs provocations ont le mérite de redonner naissance à une revendication plus que nécessaire, elles utilisent néanmoins des outils de promotion (l’étalage de leur nudité) qui rebiffent bien des femmes, soucieuses de conserver une certaine dignité et de ne pas exhiber leurs corps comme des moyens de propagande revendicatrice.

 

J’ai un faible pour certaines femmes âgées ou déjà décédées. Parmi mes héroïnes, en France, figurent des personnes qui ont permis aux femmes de remporter un grand nombre d’acquis et de droits inimaginables à l’époque. De Grandes Dames comme Simone Veil ou Elisabeth Badinter, ainsi que feue la regrettée Françoise Giroud, figurent en tête de liste. Les tendances actuelles doivent les peiner profondément et troubler le sommeil de la remarquable fondatrice de l’Express.

Il est dommage que certaines journalistes, aux discours superficiels, ne réalisent pas que leur propre statut, elles le doivent à ces générations de pionnières libres et féministes. Ces trentenaires prennent, ou ont pris, la pilule; elles considèrent l’avortement comme un droit, alors que ce fut un chemin de croix pour l’obtenir. Elles votent, ou s’abstiennent (parce que le discours individualiste et blasé du Parisien bobo veut que ‘cela ne servira à rien’), sans réaliser que nos pionnières, les Suffragettes, ont laissé leur peau dans ce combat.

Le résultat en 2013 ? Ces jeunes femmes fortement médiatisées utilisent trop souvent leur position pour divulguer des âneries et déshonorer le statut de notre sexe…D’autres se revendiquent féministes, me semblent tout aussi dangereuses : ce sont les adeptes du retour aux bonnes vieilles mœurs ‘naturelles’, ces femmes-bio (les organiques, comme je les nommai une fois lors d’une conférence à Toronto, le terme organic  étant l’équivalent du Bio en français).

Allaiter ? Pourquoi pas, tant que cela ne devient pas une affaire de prosélytisme. Que chaque femme fasse comme bon lui semble ! Mais moi, je me méfie de ce retour aux moeurs d’antan qui mène à des propos et des conduites extrémistes et aussi suspectes que celles prônées par les Fémen.

Je tiens à le répéter : les propos de cette jeune journaliste exaltée qui recensait en long et en large les qualités de son époux, par opposition à sa propre personnalité de femme sans consistance, s’insèrent dans une vague de reconquête machiste dont la France a la vedette parmi les nations occidentales.

Je ne serais certainement pas aussi tranchée dans mon argumentaire si, année après année, j’avais été bercée de couches successives de mysogynie feutrée comme la plupart de mes compatriotes de Douce France. Mais mes voyages en Afrique et en Amérique du Nord m’ont permis de conserver mon libre-arbitre, d’entretenir une distance, de m’émanciper des dérives verbales en vivant au quotidien au sein de langues, dialectes et identités différentes….et c’est à ce titre que je prends la plume aujourd’hui : je mets à votre disposition cette distance, ce recul sans prétendre susciter votre adhésion, mais afin de vous offrir la chance de questionner votre quotidien.

En France, nous avons affaire à une misogynie qui se décline subtilement, notamment entre femmes, sous forme de blagues prétendument innocentes…mais qui reflètent des tendances inquiétantes (Pour l’anecdote, je suis blonde…et très fière de la couleur de mes cheveux, au même titre que je serais heureuse d’être brune, noire, de type sémite ou mate de peau !).

Ne fais pas ta fille !

 

L’une des ‘vannes’ qui m’a le plus choquée fut d’entendre un jeune de mon entourage sermonner sa sœur en lui disant avec impatience de ne pas ‘faire sa fille’….qu’y a-t-il donc de si…ridicule, dans le fait de s’assumer comme fille, ou comme femme, d’avoir le droit de se parer, de se maquiller, de réagir en dehors du schéma et des stéréotypes masculins ? Mon sang n’a fait qu’un tour, comme vous pouvez l’imaginer…les stéréotypes ancrés dans l’approche genre me révulsent autant que les propos xénophobes ou homophobes.

Mais il y a autre chose que je souhaiterais aborder dans la rubrique femme, quelque chose d’encore plus tabou que le machisme ordinaire dont je vous ai livré quelques aperçus : il s’agit de la violence faite aux femmes dans l’hexagone…

Ceci dit, je ne voudrais pas prendre tout votre temps….réfléchissez à ce que je viens d’écrire, et postez vos commentaires ! Je vous donne rendez-vous sur la page de mon prochain article…

Nathalie Fave

 

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