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Nathalie Fave Coaching
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  • Nathalie Fave, Coach de Vie et Coach Carrière, Conférencière pro, Écrivain, vous conseille et vous confie ses secrets: épanouissement personnel, changement, succès, réussite professionnelle, femmes, bien-être, bonheur, motivation, orientation, expatriation
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8 octobre 2013

Mes Dames en Douce France…

C'est parti, en avant pour l'écriture....Je vous confie mes perspectives d’ailleurs et la chronique de mon retour dans mon pays natal après 23 ans en dehors de la France (à part quelques rares semaines entre deux aventures !)...

Mon arrivée en Douce France m’offre une opportunité exceptionnelle, celle d’entreprendre une réflexion sur l’évolution de l’hexagone, cette patrie d’origine dont mes vingt-trois années d’expatriation m’ont forcément un peu éloignée mais que j’ai appris à redécouvrir et à aimer lors de mes voyages, au loin, en dehors de nos frontières. Cette réflexion me tient à cœur, car, comme tout individu qui a passé pendant trois décennies au cour de sa vie, à chercher la recette du bonheur et de l’épanouissement personnel, il me tient à cœur de m’impliquer dans la quête de Soi de mes compatriotes, de mes amis d’Europe ou d’Afrique, de ceux qui me sont chers….

En dehors des généralités sur mon retour, c’est au travers de mes champs d’expertise particuliers que je questionne de manière plus spécifique la société française dans laquelle je me réinsère avec étonnement, émerveillement ou  agacement, selon les heures….

En discutant avec mes interlocuteurs parisiens, j’ai constaté que mon regard d’expatriée et de nomade intéressait beaucoup et j’ai décidé de vous partager les surprises et les questionnements qui accompagnent ma réadaptation.

Je vais commencer par l’un des domaines que je connais bien et dans lequel je me suis investie en Afrique et en Amérique du Nord : les femmes. Je vois d’ici certains d’entre vous fermer cette page ou froncer les sourcils, parce que ce simple énoncé, auréolé de préjugés et de stéréotypes, dérange et suscite une gêne profonde. Parfois, le simple fait de parler des femmes provoque des réactions défensives ou agressives qui trahissent un tabou généralisé et un enlisement malsain dans le non-dit collectif de ma Douce France en particulier.

 Que se passe-t-il donc en France au plan de la place des femmes, de leur rôle ? Quelles politiques d’équité peut-on observer ? Quels sont les signaux que les médias et les faits divers renvoient dans ce domaine particulier ?

Je ne vais pas vous le cacher et d’emblée, je vous le dirai: je pense que la France a un demi-siècle de retard dans son approche genre, dans son positionnement à l’égard des femmes et dans la sensibilisation aux questions de genre. Les préjugés persistent et sont tels que les femmes elles-mêmes perpétuent des stéréotypes toxiques, inconscientes du tort qu’elles font à leur sexe. La discrimination de genre se rencontre dans tous les secteurs de la société…et semble, à certains égards, gagner du terrain. Celles qui prennent la parole au nom des femmes sont souvent des cadres, belles, riches, éduquées et puissantes, nées dans des foyers stables qui les auront encadrées et stimulées depuis leur plus jeune âge. L’une de mes sources d’étonnement est que, sur leurs cartes de visite, elles masculinisent systématiquement leurs titres et leurs rôles : le message sous-jacent véhiculé par ces titres masculinisés me saute aux yeux : diriger, c’est une prérogative masculine…ainsi, si vous avez la chance de faire un travail réservé à un homme ( in extenso, si vous avez des fonctions de dirigeante), vous devrez nécessairement agir en homme et faire oublier votre sexe. J’ai sous les yeux des cartes de visites de femmes qui portent les titres de : Directeur des Ressources Humaines; Chef de service; Consultant; Expert-comptable; Auditeur interne….mais ces cartes appartienent, vous l’aurez compris, à des femmes !

Vue de ma fenêtre, je considère ces titres masculins sur les cartes des femmes complètement obsolètes et totalement ridicules….n’avez-vous pas le sentiment, comme moi, de faire un voyage dans le temps ?

Du 21e siècle, nous voici retombées, nous les femmes de France, en pleine féodalité... Je pense à ces femmes d’influence qui envoient des messages dérangeants et perpétuent des clichés patriarcaux en reproduisant ces stéréotypes dangereux. Les médias participent de ce lavage de cerveau et le choix de certaines journalistes me semble suspect.

Il y a un mois, j’écoutais une émission de radio en nettoyant la cuisine (eh oui, j’aime cuisiner et j’apprécie de tenir ma cuisine au propre, ce qui, sans doute, en fera sourire certains….). Je fus effarée d’entendre sur les ondes de cette radio française une animatrice jeune, un peu trop sûre d’elle à mon goût, qui se moquait du féminisme sans en comprendre ni les tenants ni les aboutissants, et faisait de son mari le héros sans lequel elle n’aurait jamais réussi dans sa vie, le guide qui l’avait tirée de l’instabilité, le phare qui empêchait son navire de sombrer dans la tempête. Si elle avait parlé de son amour et de soutien réciproque, j’aurais été rassurée. Mais elle insistait sur le penchant paternaliste de son époux, qui, en fin de compte, prenait les décisions sages tandis qu’elle s’accusait de légèreté dans sa capacité de discernement….en généralisant son exemple au sein de la gent féminine !

Ce type de discours, en 2013, me semble extrêmement dangereux et renforce le machisme rampant qui s’insinue, serpent venimeux, dans les conversations de Monsieur-et-Madame Tout-le-Monde-en-Douce-France. Un regain de paternalisme s’est insinué dans la société française. En fin de compte, les femmes, aux dires de cette journaliste, demeurent de perpétuels enfants….

Croyez-le ou non : nous sommes au XXIe siècle !

( Sur le ton du : Pince-moi je rêve!).

Bien entendu, il nous est nécessaire de reconnaître que les excès anti-hommes de certaines porte-parole du féminisme des années 70-80 ont d’une certaine façon discrédité le discours féministe, tout autant que la vague des Fémen…même si, en un sens, leurs provocations ont le mérite de redonner naissance à une revendication plus que nécessaire, elles utilisent néanmoins des outils de promotion (l’étalage de leur nudité) qui rebiffent bien des femmes, soucieuses de conserver une certaine dignité et de ne pas exhiber leurs corps comme des moyens de propagande revendicatrice.

 

J’ai un faible pour certaines femmes âgées ou déjà décédées. Parmi mes héroïnes, en France, figurent des personnes qui ont permis aux femmes de remporter un grand nombre d’acquis et de droits inimaginables à l’époque. De Grandes Dames comme Simone Veil ou Elisabeth Badinter, ainsi que feue la regrettée Françoise Giroud, figurent en tête de liste. Les tendances actuelles doivent les peiner profondément et troubler le sommeil de la remarquable fondatrice de l’Express.

Il est dommage que certaines journalistes, aux discours superficiels, ne réalisent pas que leur propre statut, elles le doivent à ces générations de pionnières libres et féministes. Ces trentenaires prennent, ou ont pris, la pilule; elles considèrent l’avortement comme un droit, alors que ce fut un chemin de croix pour l’obtenir. Elles votent, ou s’abstiennent (parce que le discours individualiste et blasé du Parisien bobo veut que ‘cela ne servira à rien’), sans réaliser que nos pionnières, les Suffragettes, ont laissé leur peau dans ce combat.

Le résultat en 2013 ? Ces jeunes femmes fortement médiatisées utilisent trop souvent leur position pour divulguer des âneries et déshonorer le statut de notre sexe…D’autres se revendiquent féministes, me semblent tout aussi dangereuses : ce sont les adeptes du retour aux bonnes vieilles mœurs ‘naturelles’, ces femmes-bio (les organiques, comme je les nommai une fois lors d’une conférence à Toronto, le terme organic  étant l’équivalent du Bio en français).

Allaiter ? Pourquoi pas, tant que cela ne devient pas une affaire de prosélytisme. Que chaque femme fasse comme bon lui semble ! Mais moi, je me méfie de ce retour aux moeurs d’antan qui mène à des propos et des conduites extrémistes et aussi suspectes que celles prônées par les Fémen.

Je tiens à le répéter : les propos de cette jeune journaliste exaltée qui recensait en long et en large les qualités de son époux, par opposition à sa propre personnalité de femme sans consistance, s’insèrent dans une vague de reconquête machiste dont la France a la vedette parmi les nations occidentales.

Je ne serais certainement pas aussi tranchée dans mon argumentaire si, année après année, j’avais été bercée de couches successives de mysogynie feutrée comme la plupart de mes compatriotes de Douce France. Mais mes voyages en Afrique et en Amérique du Nord m’ont permis de conserver mon libre-arbitre, d’entretenir une distance, de m’émanciper des dérives verbales en vivant au quotidien au sein de langues, dialectes et identités différentes….et c’est à ce titre que je prends la plume aujourd’hui : je mets à votre disposition cette distance, ce recul sans prétendre susciter votre adhésion, mais afin de vous offrir la chance de questionner votre quotidien.

En France, nous avons affaire à une misogynie qui se décline subtilement, notamment entre femmes, sous forme de blagues prétendument innocentes…mais qui reflètent des tendances inquiétantes (Pour l’anecdote, je suis blonde…et très fière de la couleur de mes cheveux, au même titre que je serais heureuse d’être brune, noire, de type sémite ou mate de peau !).

Ne fais pas ta fille !

 

L’une des ‘vannes’ qui m’a le plus choquée fut d’entendre un jeune de mon entourage sermonner sa sœur en lui disant avec impatience de ne pas ‘faire sa fille’….qu’y a-t-il donc de si…ridicule, dans le fait de s’assumer comme fille, ou comme femme, d’avoir le droit de se parer, de se maquiller, de réagir en dehors du schéma et des stéréotypes masculins ? Mon sang n’a fait qu’un tour, comme vous pouvez l’imaginer…les stéréotypes ancrés dans l’approche genre me révulsent autant que les propos xénophobes ou homophobes.

Mais il y a autre chose que je souhaiterais aborder dans la rubrique femme, quelque chose d’encore plus tabou que le machisme ordinaire dont je vous ai livré quelques aperçus : il s’agit de la violence faite aux femmes dans l’hexagone…

Ceci dit, je ne voudrais pas prendre tout votre temps….réfléchissez à ce que je viens d’écrire, et postez vos commentaires ! Je vous donne rendez-vous sur la page de mon prochain article…

Nathalie Fave

 

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