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Nathalie Fave Coaching
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  • Nathalie Fave, Coach de Vie et Coach Carrière, Conférencière pro, Écrivain, vous conseille et vous confie ses secrets: épanouissement personnel, changement, succès, réussite professionnelle, femmes, bien-être, bonheur, motivation, orientation, expatriation
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9 octobre 2013

Le cycle de la violence exercée sur les femmes

 

Vous avez déjà lu et parfois commenté mes articles sur mon approche des femmes en Douce France.

Aujourd’hui, je souhaiterais vous décrire succinctement le cycle de la violence, en synthétisant les enseignements que j’ai acquis au Canada qui, à ce niveau, a sans doute une longueur d'avance sur le Vieux Continent ( NB- Canada anglophone…pas au Québec. Car au Canada anglais, la réalité culturelle et l'approche du phénomène sont un peu différentes du Québec...). Cet écrit permettra à ceux qui s'intéressent à la question de mieux comprendre des scènes que vous avez pu observer autour de vous.

Je ne vais pas chercher à vous donner un cours théorique. Mon propos est de vous faire comprendre, en utilisant un français de France, quels sont les termes utilisés, comment un pervers narcissique-manipulateur-abuseur entre dans l’engrenage qui finira par briser tout instinct de résistance chez les femmes…peu préparées à ce schéma pervers dans la plupart des cas.

Mais avant de commencer, je voudrais faire une petite parenthèse car j’ai été interpellée récemment par deux lectrices qui m’ont obligée à réfléchir profondément à deux questions importantes.

La première pensait que ma focalisation sur les femmes m’empêchait de mettre en valeur la contribution des hommes en matière de violence faites aux femmes. Je voudrais souligner ici que mon intention n’est pas du tout de heurter la sensibilité de certains hommes exceptionnels, qui prennent à cœur des notions comme l'équité et l'égalité, se battent contre les disparités et injustices sociales basées sur le genre, refusent de reléguer les femmes au rang d’être de seconde zone. Je reconnais que certains hommes féministes sont les premiers à valoriser des femmes qui, elles, se sous-estiment souvent, sous l'effet de l'éducation et du contexte dans lesquels elles évoluent.

La seconde question posée par une lectrice me disait que le cycle de la violence faite aux femmes n’était qu’un chapitre comme un autre du cycle de la violence. Aussi, avant d’entrer dans la description du Cycle de la Violence, je voudrais préciser en préambule que je pense que la violence faite aux femmes présente des spécificités de genre et que certaines étapes sont typiquement liées à un fonctionnement dysfonctionnel genré.

Pour expliquer ce fait, je dirais que les stéréotypes qui affligent les femmes dès l’enfance constituent le terreau fertile qui permettra à la violence de se manifester de façon très singulière.La petite fille devra sagement jouer à la Barbie (ces poupées filiformes aux mensurations inhumaines qui sont à l’origine du manque d’estime de soi de femmes normalement constituées); la petite fille recevra comme autres cadeaux une dînette, une tenue d’infirmière et un nécessaire de coiffeuse ( Message véhiculé: elle deviendra femme au foyer et, si elle doit vraiment travailler, elle effectuera une tâche au service d’autrui, avec la perspective, d’office, de percevoir un salaire inférieur à celui des hommes); la petite fille mettra le couvert sagement et brossera les cheveux de sa poupée en chantonnant doucement....

Or, pendant ce temps, le garçon sera doté d’un déguisement de pilote, de cosmonaute, de chirurgien, ou d’un équipement de policier ou de soldat, avec des fusils et des mitraillettes : à lui les métiers qui paient bien et les présupposés qui l’ancreront dans une logique de pouvoir et de combat.

 

Un terrain fertile qui aveugle souvent les femmes et leur enlève la capacité à voir venir les choses:

Comment le Beau Chevalier sur son Cheval Blanc pourrait-il devenir un individu nuisible ?

 

La graine qui poussera dans ce champ de clichés  fera bien souvent de la femme une victime désignée du pouvoir absolu, sans capacités à se défendre, tandis que celui qui jouait au soldat au cours de son enfance, porté vers le pouvoir qui lui a été confié depuis ses premiers pas, pourra, en cas de troubles psychologiques, faire de l’alliage de la force, du pouvoir et des troubles mentaux les armes terroristes de la manipulation perverse et narcissique.

A la femme qui a reçu la consigne d’être douce et gentille et aura été conditionnée pour agir en bonne mère de famille au service des autres, s’opposera le manipulateur qui saura empêcher toute vélléité d’autonomie et d’émancipation. Dans ce contexte, la violence selon l’approche genre prendra une toute autre envergure que la violence en général.

En lieu et place de discours et de théories, je vous présenterai des phrases-types qui feront certainement écho à ce que certaines femmes de votre entourage, ou vous-mêmes, avez entendu. Volontairement, je me contenterai de reprendre les phrases entendues régulièrement en counselling. C'est mon parti-pris d'écrivain mais je tiens à vous prévenir: ce langage violent est particulièrement vulgaire et peu conseillé aux âmes sensibles.

La raison pour laquelle je vous plongerai dans la réalité des phrases émises en l’occurrence au lieu de décrypter les théories est simple : de nombreuses femmes sont en déni perpétuel et refusent violemment de comprendre, d’intégrer, d’accepter leurs statuts de victimes. En revanche, certains mots, qu'elles ont souvent entendu de la bouche même de leur manipulateur, pourront faire écho à leur drame et leur ouvrir les yeux...

Je reviendrai dans un prochain article sur le cas des femmes les plus vulnérables : les femmes célèbres, mais aussi l’élite millionnaire des supers-riches du triangle Passy-Auteuil-Neuilly.

 

Nous aborderons succeintement trois grandes étapes dans le cycle de la violence. Le déclenchement, l'apogée, la phase de pardon.

Notez que ces schémas méritent d'être décortiqués avec davantage de détails et je vous incite à vous pencher sur ces questions. (NB- Mes lectures étant essentiellement en anglais sur ce thème, je ne suis pas en mesure de vous indiquer spontanément celles qui ont été traduites en français.)

 

Phase 1 : la violence faite aux femmes.

Démesurée, excessive, l’abuseur-manipulateur-pervers narcissique commence par des abus verbaux. Parmi ces abus, vous saurez reconnaître les red flags, les signaux de danger, que vous rapportent certaines femmes de votre entourage s’il s’avère que vous êtes une personne à l’écoute des autres…

Connasse, tu ne vaux rien, tu ne sais même pas faire ceci ou cela, ma vie est un cauchemar à cause de toi, tu ne comprends rien, tu es idiote, tu ne sais pas te comporter devant mes amis, tous mes collègues se demandent pourquoi je t’ai choisie, je me demande ce qui m’est passé par la tête quand j’ai décidé de vivre avec toi, si j’avais su que tu étais aussi conne, j’aurais choisi une autre femme, ou encore : tu es grosse, tu es moche, tu me fais honte, tout le monde me plaint d’avoir une femme comme toi, je me demande ce que je pourrais bien faire de toi, heureusement qu’on n’a pas d’enfants parce qu’ils risqueraient d’être aussi nuls que toi, de toutes façons, tu ne m’aimes pas, tu ne m’as jamais rien apporté de bon, tu me portes la poisse, tu es tellement jalouse-dépensière-fainéante que tu pourris ma vie….

Notez que, parfois, la violence peut aussi être physique et immédiate. Dans ce cas, seules quelques phrases annoncent le déclenchement de violences :

Apporte-moi mon plat! Quoi ? Encore de la pizza ? Mais tu me rends fou, comment veux-tu que je tienne le coup avec ce que tu me fais à manger ? C’est dégueulasse. Tu n’es bonne à rien. Je te déteste, sors de ma maison ! Quoi, tu ne veux pas sortir ? On va voir qui aura le dernier mot. Et ne crois pas que tu obtiendras un seul sou de ma poche! De toutes façons, sans moi tu n’es rien, tu ne vaux rien.

Pas étonnant que tu n’aies jamais réussi à garder un seul homme dans ta vie. Sors de ma vue, ouste ! Disparais ! Ahhhh…J’avais oublié à quel point tu as un gros cul, enfin, à la rigueur, dans le noir je peux encore en profiter de temps en temps. Hey, regarde-toi dans la glace : pas un seul mec ne voudrait de toi. Quoi ? Tu oses me contredire ? Que dis-tu ? Les hommes te regardent ? Réponds-moi : avec qui tu as couché ? Garce, je vais t’apprendre à me respecter ! Salope, pute !

A ce stade, les coups pleuvent souvent, mais ce n’est pas systématique car le manipulateur adroit aura su détruire la victime en profondeur en détruisant son amour propre, sans risque d’être démasqué car les traces de sévices n’existent pas : les mots toxiques, bien cachés dans les méandres du cerveau humain, ne laissent pas de traces visibles mais sont plus difficiles à soigner qu’un hématome. Ne sous-estimons surtout pas la violence psychologique, car son impact dure beaucoup plus longuement que la violence morale.

L’addiction est fréquente chez les manipulateurs, mais encore une fois, ce n’est pas systématique : l’abuseur rentrera alors complètement ivre, saoul ou sous l’emprise de la drogue. Il cherche à forcer sa compagne, qui elle, sera complètement écœurée par les effluves et l’incohérence des propos de l’homme, à avoir un rapport sexuel non consenti. Brutalement, l’homme la force (fellation, pénétration), lui tire les cheveux, la fait tomber par terre, la tape, la blesse, la viole.

Il est fréquent qu’il lui passe les doigts autour du cou pour vaincre toute résistance et annihiler toute résistance en elle car la peur de mourir la poussera à une obéissance stratégique: ces menaces s’ajoutent à la manipulation verbale. En brisant toute résistance, en utilisant la peur et les menaces, il contribue à rabaisser la femme au statut d’objet sans contrôle sur sa vie, sans libre arbitre. Les croyances se conforment chez la victime aux propos de l’intimidateur : elle finit par être convaincue qu’elle est sa chose et surtout, elle adhère au fait qu’elle est coupable de quelque chose.

 

Phase 2 : la phase du pardon.

Passée la tornade de violence, l’abuseur-manipulateur va généralement se calmer dans les minutes qui suivent la brutalité, parfois dans les 24 heures suivantes. Souvent, il va fondre en larmes ou implorer le pardon auprès de sa conjointe. De tyran il devient enfant à consoler, ce qui achève de déstabiliser la victime et de la conforter dans l’idée qu’elle est responsable de ce qui lui est arrivée : comment un petit ange en larmes pourrait-il donc lui vouloir du mal ? D’autres fois, il reviendra chargé d’un bouquet de fleurs, l’invitera dans un beau restaurant, lui achètera un bijou ou quelque chose qui lui plaira. Ces cadeaux sont agrémentés de demandes de pardon et de larmes :

Chérie ma puce, tu sais, j’ai perdu la tête, il n’y a que toi pour me faire perdre la raison, ce n’est pas de ma faute si je suis jaloux, c’est parce que tu es trop belle et j’ai peur que tu me quittes. Je ne peux pas vivre sans toi, ne me laisse pas tomber, j’ai tant besoin de toi, regarde-moi, sans toi je ne pourrai pas survivre une seule journée, tu sais que je t’aime, je suis fou de toi, je n’ai jamais été aussi passionnément amoureux. Punis-moi, dis-moi ce que tu veux, comment je peux me faire pardonner.

Violons, caresses, champagne, douces étreintes accompagnent cette scène :

Ma douce, je ne veux que ton bien, jamais tu ne rencontreras quelqu’un qui t’aime autant que moi….

Sur le même ton d’enfant malheureux, il insinue adroitement quelques propos culpabilisateurs et ancre le concept qu’il est victime et qu’elle le tyrannise à sa manière…

Mais chérie adorée, ma Petite Fleur de Lune, tu n’aurais jamais dû porter plainte, c’est parce que tu ne m’aimes pas assez que tu as fait cela….ma Doudou chérie-coco, tu sais bien que je t’aime mais voilà….nous les hommes on est un peu brutes des fois, alors, j’ai perdu la tête, c’est que je t’aime trop mon bébé, tu me rends fou, tu es tellement belle et je ne suis rien sans toi, je ne vaux rien, c’est toi qui fais de moi ce que tu veux...

Une fois convaincue qu’elle a porté un mauvais jugement sur un homme passionnément amoureux qui a eu des propos et des gestes excessifs uniquement parce qu’il est victime de ses sentiments extrêmes, la femme, pleine de pardon et de compassion, commence à regretter d’avoir osé penser qu’il lui voulait du mal, d’avoir osé porter plainte contre cet homme fantastique qui pleure à ses pieds et fait preuve de promesses et dont le remords lui paraît si sincère, si profond que les larmes lui viennent aux yeux. C’est le point de bascule et l’homme reprend l’avantage. Il peut continuer son lavage de cerveau :

 Maintenant, regarde- moi dans les yeux, tu sais, tu es mon bébé adoré, mais il faut que tu sois gentille avec ton Lulu, hein ? C’est important pour notre amour ma douce, il faut que tu retires ta plainte, hein, tu feras gentiment pour ton p’tit homme adoré ce petit effort…OK, tu dis rien ma poulette, hein ? Regarde-moi, tu as bien vu que c’était juste une erreur,  tu sais que je te veux seulement du bien, non ?

Chérie, je te demande pardon de tout mon cœur….mais tu m’aimes trop pour me causer des problèmes, toi et moi, on s’aime pour la vie je le sais et je sais que tu m’aimes et on est un peu fous tous les deux, et on se pardonne toujours, tu sais, je t’en veux pas d’avoir un peu été fort cette fois…..

Mon bébé d’amour, je t’en supplie, il faut que tu partes au commissariat, tu ne veux pas que j’aille en prison quand même…ma belle, tous les couples ont des hauts et des bas, tu vas quand même pas en faire un plat. J’ai fait l’imbécile, je le reconnais, mais je te jure que je ne recommencerai plus jamais.

Tu vas m’aider à chasser mes démons, hein ? Il n’y a que toi qui pourras faire de moi un homme bien, je ne vaux rien à côté de toi…alors, tu vas y aller gentiment, hein ?

Mesdames, Messieurs, la phase suivante du cycle de la violence vous sera dévoilée dans le prochain article. Si vous voulez m’envoyer vos commentaires, aimer ou répondre à mes propos, je serais honorée et vous répondrai aussitôt que possible !

Cordialement,

 

Nathalie Fave

Coach

 

 

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