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Nathalie Fave Coaching
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10 octobre 2013

Remontons le moral des Français en voyageant dans trois pays. Leçon numéro 1: le merveilleux système de santé en France !

 LEÇON NUMÉRO UN POUR QUE LES FRANÇAIS RETROUVENT LE MORAL !

 

La France est un pays formidable et les états d’âme pessimistes des Français ont tendance à nous faire oublier les forces, réelles, de l’hexagone. En réalité, c’est comme si, finalement, après avoir empli leurs poches de confiseries à outrance pendant les glorieuses années 80, les Français avaient, depuis, perdu l’appétit qui leur feraient savourer les bonbons sucrés que la France continue à offrir.

Bien entendu, je n’inclus pas, dans cette perspective souriante, les personnes aux revenus très bas, qui survivent difficilement et peinent à sortir de l’engrenage de la précarité. Pour eux, je ressens une profonde compassion. A tous les exclus du système, personnes stigmatisées pour leur origine, leur appartenance ethnique, religieuse ou pour leur simple appartenance à une classe sociale défavorisée. Mais même pour ces individus, le système républicain continue à exister et à offrir quelque réconfort, quelques outils de survie.

Je m’adresse ici à la classe moyenne, qui, sans être nantie, a pris des habitudes de confort pendant les années 80 et peine à conserver le même niveau de vie. Pourquoi serrer la ceinture quand chaque entreprise, depuis l’après-guerre, perpétue la notion de croissance comme un gage de réussite et de succès ? Sortez de cette logique, analysez vos besoins réels et vivez heureux !

A défaut de revoir son mode de consommation à la baisse, de sortir de l’engrenage du Toujours-Plus, le Français se lamente.

Bien entendu, je vous l’accorde, la classe moyenne est indéniablement touchée par un ralentissement économique global…mais dans la plupart des cas, la morosité vient surtout d’une sorte de déprime généralisée qui envahit chaque parcelle de la société.

Comment se fait-il que les Italiens, par exemple, qui subissent un revers de fortune plus dramatique que nous, parviennent à conserver leur sens de l’humour, leurs habitudes de rencontres familiales autour de gigantesques pizzas, un peu moins garnies mais toujours délicieuses ? D’où vient leur inclinaison au rire, leur capacité à s’exclamer, à s’émerveiller, à s’exclamer d’extase et à entraîner leur entourage dans leurs récits passionnés ?

Au risque d’agacer certains de mes lecteurs (mais tant pis pour eux, ils n’ont qu’à cliquer sur une page différente !), je vais prendre le parti de vous dire comment moi, la Petite Française partie vivre en Afrique, puis en Amérique du Nord, je vois la France, cher pays de mon enfance….

 

La France, pays de la beauté, de l’élégance et de l’Amour ( ou comment capitaliser sur sa réputation...)

 

Au cours des deux dernières décennies, en vivant 18 ans en Afrique et sept ans en Amérique du Nord, et ce, quel que fut le pays au monde ou j’atterrissais, le simple fait d’être Française me permettait d’apprécier l’aura qui m’entourait. Les yeux s’arrondissaient, les sourires paraient les visages…

Ah, la France…..Bien sûr, je ne suis pas la seule Française à exprimer ce sentiment de joie et de fierté qui s’exprime si bien hors de nos frontières : tous les Français que j’ai croisés à l’étranger sauront vous le confirmer.

Tout enchante : nos sourires, notre accent, notre style vestimentaire qui, entend-on, trahit nos origines….mais mieux encore, l’imaginaire de nos interlocuteurs se délie et nous sommes parés de la puissance magique que nous confère notre culture : la Tour Eiffel, les Grands Boulevards, Lenôtre, Vuitton, Dior et Cartier, quand ce ne sont pas la French Riviera ou les montagnes des Alpes …nous sommes connus pour nos repas sains et équilibrés, pour l'éducation et les limites que nous inculquons à nos enfants, pour nos belles femmes et notre élégance, pour la gratuité de nos universités, bref, nos étendards de gloire flottent dans les regards de nos vis-à-vis….sans mentionner les sous-entendus relatifs à notre romantisme et le fantasme, chez les jeunes, du fameux French Kiss !

 

Français, mettez-vous dans la peau des étrangers…

 

Oui, la France possède un pouvoir d’attraction phénoménal et vous auriez intérêt, chers Français, à vous mettre pendant quelques instants dans la peau des étrangers pour redécouvrir la fierté de votre identité ! Je vous propose de procéder avec méthode. En dix points, et dix articles je pense, en fonction de ma plume, je vais vous donner de bonnes raisons de sourire et de redécouvrir la fierté d’être Français !

Mon premier point consistera à vous parler de la chance extraordinaire que les Français doivent à leur système de protection sociale. La Santé est au cœur de la démocratie. Sans santé, une nation ne peut prospérer, ne peut donner toutes ses chances à chaque citoyen. En France, l’un de nos atouts majeurs, c’est le système de santé et je vais vous faire voyager dans mon sillon pour vous expliquer pourquoi je

 

Le poumon d’une nation en bonne santé, c’est le système de protection sociale.

 

La plupart d’entre vous ne réalisent pas à quel point ils sont chanceux. Ce qui est acquis n’est plus à prendre, n’est-ce pas ? Permettez-moi de vous expliquer pour quelle raison je vénère le système social de la France. Ma vie en Afrique et au Canada m’a permis de réaliser à quel point le système de santé de la France constituait un atout indéniable mais surtout incomparable et envié par tous ceux qui abordent notre système…

 

Nous sommes cités en exemples pour notre système de sécurité sociale et ce, dans le monde entier.

 

Chaque citoyen devrait renouer avec un sentiment de gratitude vis-à-vis d’une nation qui nous permet d’avoir facilement un médecin de famille, d’en changer tout aussi facilement s’il ne nous convient pas, de nous sentir en sécurité lorsque le diagnostic est posé (parce que nous connaissons la rigueur de l’enseignement en Faculté de médecine…mais je reviendrai sur notre système éducatif dans un prochain article); chaque Français est invité à renouer avec la gratitude de cet État Providence, même s’il a ses travers, même s’il devra nécessairement limiter son champ d'action un jour ou l'autre et réduire son système de dépenses.,,,car chaque Français bénéficie de traitement additionnels souvent gratuits, sinon très abordables.

En France, quelques jours après mon arrivée de Toronto, j’ai décroché sans peine un rendez-vous avec un médecin compétent et sympathique à qui je n’ai pas eu besoin de cirer les chaussures pour qu’il me reçoive dans son cabinet. Surtout, je n’ai pas eu besoin de l’implorer afin qu’il m’accepte sur sa liste de patients. En quelques minutes, il sut attirer ma confiance et me donner quelques informations utiles et adaptées à mes besoins.

 

Cinq ans pour avoir un médecin de famille !

 

Au Canada, j’ai dû attendre cinq ans pour, enfin, mettre la main, par réseaux interposés, sur une doctoresse qui m’était peu sympathique du reste, mais que je conservais par défaut autant que par dépit. Avant de me faire une ordonnance pour aller consulter un spécialiste, elle exigea toute une batterie d’examens préliminaires, sans utilité.

Pour la lenteur du processus, il est clair que le fait de déménager d’une province à l’autre a ralenti mes dossiers bien entendu, car chaque province a toute autonomie en matière de santé….ce qui complique la gestion des transhumants de mon espèce !

Mais dans tous les cas, au Canada, la plupart des gens attendent bien longtemps, généralement deux à trois ans, ce fameux enregistrement sur une liste de patients qui leur permettra de revendiquer avec fierté qu'ils ont un médecin de famille : sans lui, vous ne pourrez pas avoir le luxe de vous faire soigner…au pire, vous irez aux urgences de l’hôpital, chose que j’ai expérimentée malgré moi, mais vous devrez faire du sur-place en moyenne quatre à six heures pour être pris en charge, et ce, dans des conditions aléatoires.

 

Francophones au Canada anglais

 

Le pire consiste, au Canada anglais, à être francophone et à vouloir se faire enregistrer sur la liste…. d’attente…. d’un médecin francophone. Il est évident que, quand on est malade, s’exprimer dans une langue étrangère représente un effort dont chacun se passe aisément…mais la plupart des étrangers n’ont pas le choix au Canada et malgré les lois sur les langues officielles qui stipule que le bilinguisme est de rigueur, y compris dans l’accès aux soins de santé, les Francophones ne sont pas gâtés dans les faits quand ils vivent en dehors du Québec.

A un certain point de ma carrière, je dirigeai un centre pour femmes victimes de violence. Des profils suicidaires se présentaient et je ne saurais vous décrire l’enfer que nos counsellors ( Si je traduis, cela donne conseillère et ne renvoie pas à la définition d’une catégorie professionnelle aux prérogatives bien définie en milieu anglo-saxon. Pour résumer, ce métier est proche de la définition que vous donnez aux psychothérapeutes en Europe). Les counsellors donc, à chaque fois qu’elles géraient un cas désespéré qui devait être admis urgemment en milieu hospitalier, rencontraient de grosses difficultés et devaient faire preuve d'audace, de créativité et utiliser leurs relations pour obtenir une place en urgence.

Les réfugiées et demandeuses d’asile, souvent mal-nourries et traumatisées par toutes sortes de crimes de guerre, notamment par les viols de guerre, peinaient durement, elles aussi, pour avoir accès aux soins de santé : la plupart parlaient peu anglais et leur seule possibilité était de se faire soigner en langue française quand elles venaient de pays anciennement colonisés par la France et la Belgique, ce qui compliquait notre intervention et les plaçait dans des situations d'attente interminable aux conséquences dramatiques parfois.

 

L'importance de la prise en charge santé dans tous les secteurs de la société

 

Mon dernier poste était, cette fois, dans le monde de la culture. Je dirigeai une structure destinée à représenter au plan fédéral les intérêts des professionnels de la danse canadienne. Dans le cadre de mes fonctions, j’effectuais régulièrement des voyages aux États-Unis et travaillais étroitement avec mes collègues américains. Nous comparions souvent les situations respectives du continent, qui différenciaient le Canada des États-Unis. ( Au passage, ils m'interrogeaient sur la France dont la protection sociale leur paraissait extraordinaire)

Vu que les danseurs professionnels sont des sportifs de haut niveau, qu’ils s’entraînent dans des conditions plus ou moins adéquates, nous assistions à des cas fréquents de carrières stoppées net car le danseur s’était blessé gravement et ne pouvait plus travailler.

Aux États-Unis, c’était encore pire qu’au Canada. Certes, leurs cachets étaient plus élevés…mais la précarité de leur santé, les soins qu’ils remettaient sans arrêt à plus tard, les massages et les thérapies de médecine du sport qu’ils ne pouvaient se permettre, faisaient de ces danseurs des SDF en sursis. 

Faites le parallèle avec d'autres métiers à forte pénibilité, un mineur qui se blesse, un homme de chantier qui devient invalide....ces accidents font sombrer des individus dans la déchéance immédiate. Nous évoquions le sort des intermittents du spectacle et ils retrouvaient espoir, espérant que ce modèle pourrait être étendu au monde entier... ( Je reviendrai sur les avantages d’être un artiste en France et sur le cas extraordinaire du statut de nos artistes dans une rubrique ultérieure)

 

Au cours de nos conversations avec des administrateurs artistiques, le simple fait que j’aie accès à des soins gratuits dans les hôpitaux canadiens faisait écarquiller les yeux de ces collègues américains. Bien entendu, la politique conservatrice du gouvernement Harper place une épée de Damoclès sur le système de santé. En transférant beaucoup plus de pouvoir aux provinces dans la gestion de la santé, Harper implante un système qui verra la protection sociale assurée dans les provinces prospères, et se détériorer dans les régions moins riches. Mais les dégâts se verront dans l’avenir et pour l’heure, d’une rive à l’autre du Canada (en excluant les Territoires du Nord, mal desservis), la sécurité sociale, tout en offrant bien moins aux citoyens canadiens qu’en France, demeure un atout appréciable du Canada.

Aux États-Unis, la possibilité de pouvoir payer un séjour hospitalier était généralement réservée aux cadres nantis qui avaient les moyens de souscrire une mutuelle hors-de-prix. Le documentaire Sicko de Michael Moore est à ce titre un résumé édifiant de l’état de santé catastrophique de la masse populaire américaine que je vous conseille de regarder attentivement.

Avec la réforme de santé qui peine à se mettre en place et oblige les citoyens américains à souscrire une assurance santé, le fameux Obamacare, une faille profonde s’est creusée au sein même de la nation américaine, entre les tenants du libéralisme sauvage, en mesure de se payer leurs frais de santé, et la masse, elle-même divisée par le concept de liberté individuelle. Le coût de cette réforme pèse également sur les portefeuilles et sur les esprits, car les taxes vont augmenter. L’individualisme profond de cette société est mis à mal par un programme imposé par l’État fédéral, et de nombreux américains, y compris parmi les démunis qui n’ont pas les moyens de se soigner, regardent avec effroi l’État renforcer son pouvoir en s’immisçant, selon eux, dans la vie des individus et mettant en cause leur libre-arbitre.

Notons enfin que cette crainte renaît  des vestiges de la chasse aux sorcières de Mac Arthur, fervent soldat de l’anti- communisme : le fantôme de la guerre froide s’est introduit dans le débat qui fait rage sur la santé des Américains.  

Je vous ai parlé du système de santé en Amérique du Nord, aux USA et au Canada. Mais je ne vous ai pas parlé de l’Afrique et comme le Sénégal demeure, en moi, une seconde patrie, je ne voudrais manquer de vous en donner un aperçu de ce qui se passe en termes de santé au sein de la population.

Je ne parlerai pas de l’élite sénégalaise ni des expatriés qui ont les moyens, avec ou sans assurance, de se payer des cliniques privées de qualité.

Pendant les 17 années que j’ai passées dans mon cher Sénégal, suivies d’une année au Mali, j’ai constaté la misère de certaines couches de la population, incapable de payer le moindre centime lorsque leur santé déclinait. J’ai observé des jeunes, en pleine fleur de l’âge, décéder du paludisme, de tuberculose ou de crises d’asthme; des enfants mourir d’une simple diarrhée; des personnes âgées perdre la vue parce qu’elles ne pouvaient s’offrir une opération de la cataracte. Pour les chanceux, le système de la sécurité sociale consistait à apporter les ordonnances de leur famille à leur employeur qui participait aux frais engagés. Les dispensaires fonctionnaient relativement bien également et étaient souvent subventionnés par des organes de coopération, mais la qualité des soins, souvent promulgués par une infirmière, variait d’un centre à l’autre.

Les médecins de brousse, eux, tentaient de soigner des villages entiers en roulant pendant des heures sur des pistes cahotantes. Le taux de mortalité des femmes en couche, coincées dans un lointain village de brousse est effarant, mais diminue lentement.

Les erreurs de diagnostic et le déficit de personnel compétent

Un jour, j’ai constaté qu’une femme enceinte qui perdait du sang était expédiée chez elle avec la consigne d’attendre sagement que ces pertes s’arrêtent d’elles même. Par chance, elle m’a demandé conseil et je l’ai envoyée chez un ami gynécologue qui a dû organiser un curetage d’urgence..elle avait fait une fausse couche et ne devait surtout pas attendre, contrairement aux ordres donnés par la sage-femme. Mais comme vous l’aurez compris, ce système de solidarité, qui fait que le porteur d’une ordonnance ira frapper à la porte de toutes les personnes de sa connaissance pour pouvoir se faire soigner, cela ne fonctionne que lorsque l’individu est en contact avec, au moins, une personne plus aisée, ce qui n’est certainement pas le cas du plus grand nombre.

Maintenant que j’ai fait mon petit tour d’horizon, comment jugez-vous la France et son système de santé ? 

Sentez-vous le bien-être et la gratitude circuler dans vos veines ? Commencez-vous à penser que la France, ce n'est pas si mal après tout ? 

 

Personnellement, quelque soient les complaintes entendues à Paname-la-râleuse, la rareté des spécialistes, les coupes budgétaires des hôpitaux et j’en passe, j’invite chaque compatriote à changer son fusil d’épaules et à voyager en dehors de nos frontières, revenant ensuite confiant en son pays, fier de sa citoyenneté, rayonnant de santé….car pour valoriser ses citoyens, la France privilégie le corps sain et permet aux esprits sains de s’exprimer…

Soyez fiers: nous avons le meilleur système de santé au monde (à peu près aussi bon que celui de Cuba du reste...mmm, des questions?...)

 Et comme d'habitude, vous pouvez envoyer vos commentaires en cliquant sur l'icône du même nom !

 

Nathalie Fave,

Auteur et Coach 

 

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Commentaires
F
Comme tous les systèmes rares et efficaces, il est victime de son succès : Ceux à qui ils doivent d'être en vie le saluent, ceux qui en profitent jusqu'à l'excès en étaient déjà les détracteurs, ceux qui paient pour le faire vivre en sont parfois écoeurés, et ceux qui lui dispensent leurs soins déplorent qu'il soit pressé jusqu'à la lie par une armée d'ayant-droit parasites inciviques qu'il y a urgence à rééduquer. Ce système est donc arrivé à sa limite !
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