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Nathalie Fave Coaching
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  • Nathalie Fave, Coach de Vie et Coach Carrière, Conférencière pro, Écrivain, vous conseille et vous confie ses secrets: épanouissement personnel, changement, succès, réussite professionnelle, femmes, bien-être, bonheur, motivation, orientation, expatriation
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9 octobre 2013

Phase 3 du Cycle de la violence....osez sortir de l'engrenage !

Je vais continuer sur la lancée de mes précédents articles, en vous relatant la fin du Cycle de la violence à l’égard des femmes. Si vous n’avez pas lu les précédents articles, je vous conseille fortement de le faire, afin de pouvoir situer le contexte de cet écrit. 

Nous voici donc parvenus a la dernière phase du cycle de la violence. Après la violence brutale, puis la phase de remords, le manipulateur voudra utiliser son regain de pouvoir sur la victime (qui lui aura pardonné ses violences avec compassion) pour la contraindre, de gré ou de force, à renier sa démarche auprès des assistants sociaux, de la police, des amis, de la famille. Afin de donner à son couple une chance (illusoire) de revenir à une relation saine, ou par crainte de représailles sur elle ou sur les enfants, la victime va satisfaire aux demandes répétées de l’abuseur.

 

Phase 3 : le Pardon est  accordé et la victime retire sa plainte

 

La victime pardonne, pensant qu’il y a du vrai dans ce que le manipulateur a dit. Il a raison, croit-elle.  Son niveau d’estime de soi a encore baissé d’un niveau, mais elle l’ignore, étant focalisée sur les objectifs utopiques qu’il lui laisse entrevoir. A ce stade, elle ne possède plus sa propre version de l’histoire mais a fait siennes les accusations et lamentations du conjoint.

Oui, elle n’est pas facile à vivre. Certes, elle n’est pas suffisamment bonne cuisinière. En effet, elle est impulsive et ne réfléchit pas aux conséquences de ses actes. Elle le plaint et se pense indigne de lui. Le pauvre, il rentre tard et c’est à elle de s’assurer que le repas est prêt.

En réalité, elle ne réalise pas qu’elle a intégré et assimilé les leçons de l’abuseur, qu’elle a perdu son libre-arbitre, qu’elle est manipulée : ce dernier a raison, elle ne vaut pas grand-chose au plan culinaire, pas plus que sur l’organisation de la maison. Et puis, les hommes ont des besoins sexuels plus fréquents que les femmes, c’est bien connu : étant sa compagne, elle l’aime et doit aussi lui faire plaisir et lui accorder ce qu’il demande….tant pis s’il est ivre, s’il est sale et pas rasé, du moment qu’elle l’aime, elle doit être capable de tout supporter…n’est-ce pas le lot de toute femme ?

L’engrenage de la perte d’estime de soi fonctionne comme prévu dans le schéma du manipulateur. La femme, vue par le pervers, comme femme-objet, s'approprie la perspective de l'homme et se transforme intérieurement en objet, chose féminine stéréotypée appartenant à l’homme qui en a le libre usage.

Il a raison, je n’aurais pas dû lui demander d’où il venait, moi non plus je n’aime pas rendre des comptes. Et puis, le coup est parti tout seul, il ne voulait pas me faire mal, mais il a certainement perdu l’équilibre.J’ai dû exagérer, de toute manière, je n’ai pas grand-chose, à peine un bleu sur la paupière, je mettrai du fard à paupières et personne ne saura rien. Dans mon rôle, quelle honte si jamais les gens savaient que je me suis fait casser la gueule.  Et ma famille, pour rien au monde je ne veux qu’ils apprennent ce qui se passe…

Mais non, en fait non, il voulait juste me montrer son amour, mais il s’est énervé parce que je ne m’occupais pas de lui. Je suis une imbécile, je n’aurais jamais dû aller porter plainte à la police. Il a raison, je ne réfléchis pas suffisamment avant d’agir, je devrais vraiment trouver les mots pour convaincre le policier que j’avais perdu la tête, que j’étais émotive et que j’ai exagéré….

Forte de ce sentiment et convaincue d’avoir perdu la tête, d’avoir agi impulsivement et sans raison valable, la femme veut réparer son prétendu tort. Parfois, la peur prend le dessus et elle craint des représailles. Elle parvient à convaincre le commissaire de police, pas toujours dupe mais satisfait de voir sa charge de travail allégée d’un dossier. Parfois, au lieu de la police, il s’ agit des services sociaux. Souvent, les affaires familiales sont aussi mêlées à la scène, quand des enfants sont soumis à ce genre de scènes.

La tragédie du mensonge se déroule toujours de la même manière, à quelques détails près :

Pardon Monsieur le Commissaire, je me suis trompée, en fait, il ne s’agissait pas de violence, mais d’un geste un petit peu malheureux que j’ai mal interprété….j’ai eu peur mais franchement, j’avais un peu bu et j’ai fait preuve d’impulsivité, mon conjoint est un homme formidable qui, jamais, n’aurait voulu me faire du mal…..

Dans certains cas, le commissaire n’est pas dupe et souhaite la convaincre de persister dans son approche initiale. Mais trouver des arguments pour réfuter une plainte déposée en cas de violence conjugale est un exercice qui ne dupe personne : la police dispose de peu de moyens pour convaincre une victime manipulée de garder le cap lorsque la phase de pardon est accordée. Souvent, la peur constitue un autre argument qui empêche les forces de l’ordre de soutenir la victime en phase de déni et de volte-face.  Sous ses airs doucereux, le manipulateur violent aura trouvé le moyen de glisser une menace de violence accrue :

Par ta faute, je perds tous mes moyens, promets-moi que tu ne me feras plus jamais sortir de mes gonds, on ne sait jamais jusqu’à quel point ma nervosité pourrait me pousser à commettre des choses graves et que je regretterais alors toute ma vie, tu sais que je t’aime et c’est par amour que, parfois, je ne supporte pas que tu mettes des jupes courtes quand tu sors faire les courses. Tu me rends tellement fou que si je voyais un type te draguer, je crois que je le tuerais mais que je te tuerais aussi…et puis, si je faisais cela, je me tuerais aussi dans la foulée… Je sais bien que tu aimes allumer les voisins avec ton beau petit cul qui roule…. Mais si jamais j’en vois un t’approcher, je le tue, tu m’entends, je lui casse la gueule et je le butte sur place !

Cette menace voilée cible fréquemment les enfants : ne fous pas tout par terre, c’est les enfants qui vont payer le prix de tes caprices…ou encore, ;la phrase piège qui empêche des tas de femmes de chercher de l’aide : tu ne voudrais pas qu’il arrive quelque chose aux enfants ?

Dans le cas de la présentatrice de télévision évoquée ci-dessus, nous pouvons imaginer que l’avocate, les médias, les amis et éventuellement certains représentants des autorités ont fait pression sur la jeune femme. Je me souviens d’un cas similaire : une femme célèbre qui passait régulièrement à la télévision et dans la presse écrite a connu un drame familial car l’un de ses enfants avait connu des sévices sexuels répétés sous son toit, alors qu’elle se trouvait dans la maison. Découvrant l’affaire, elle a perdu ses moyens et a cherché de l’aide et des conseils auprès de ses amis. Amis et famille ne sont pas toujours aussi dignes de foi et les conseillers ne sont pas les payeurs.

Ceux-ci l’ont mise en garde contre les paparazzi, la publicité qu’elle allait déclencher, le risque que la presse allait la salir au passage du fait qu’elle n’avait pas su protéger son enfant et toutes sortes de commentaires du même ordre. Elle n’a jamais porté plainte et a conservé pendant de longues années le sentiment d’être une mère indigne, avant de faire un long travail sur elle-même et d’accepter, finalement, de s'accepter en assumant le poids de cet incident passé.

Dans le cas de cette vedette de télévision et de son compagnon footballer en France ces derniers jours, j’imagine que nous sommes dans le même cas de figure. L’avocate, parce qu’elle est embauchée par le couple, défend sans doute le jeu de celui des deux individus qui prendra la parole lors des entretiens et parlera le plus fort : avec fermeté et assurance. Il est aussi possible que le manipulateur ait réussi à faire coup double et à manipuler la femme de loi après avoir soumis sa compagne à son bon vouloir. Le simple fait qu’un avocat commun au couple soit nommé, alors que tout porte à croire qu'on a eu affaire à un cas de violence, renforce la thèse de la, (voire des) relation(s) dans lequel on a affaire à un abus psychologique...bien entendu, nous devons faire cas de la présomption d'innocence et conserver une certaine mesure dans nos analyses...mais de grâce, évitons d'avaler des couleuvres: une plainte a été déposée (avant d'être retirée) et je ne peux pas me résigner à penser que ce dépôt de plainte a été le fruit d'un simple caprice de bonne femme !

En ce qui concerne le fait qu'une avocate représente les deux parties, l’agresseur présumé a probablement endossé le rôle de porte-parole du couple. Sans doute aura-t-il accordé son généreux pardon à l’égard de celle qui aura osé salir sa réputation…comme nous l’avons vu ci-dessus, il est clair qu’elle-même a probablement adopté ce point de vue, par mimétisme et sous l’emprise d’une manipulation ordinaire.

La victime de violence conjugale est quasimment toujours reléguée au rand de femme-cliché/femme-objet soumise, une fille un peu étourdie, un petit peu idiote et impulsive qui est fautive d’avoir sali la réputation du couple glamour et d’avoir déclenché une série de problèmes étalés dans les médias et à la police...

Un autre facteur rentre en cause : la médaille qui devait être remise au footballer par le Chef de l’État, quelques jours seulement après les faits. Je n’ose pas imaginer que le Chef de l’État de Douce France, qui affiche une farouche volonté d’améliorer le statut des femmes en France, a pu intervenir d’une quelconque manière pour que la présentatrice retire sa plainte….mais j’avoue que, suspectant des pressions et connaissant l’instinct clanique qui fait loi au sein des élites de notre douce France, je ne peux m’empêcher d’entretenir des doutes à cet égard…. Un conseiller, un chef de cabinet, un attaché de presse (que sais-je, moi qui ne suis pas confinée dans les couloirs du pouvoir....) sont sans doute allés ‘conseiller’ la dame, qui, par ailleurs, ne souhaite aucunement perdre son prestigieux emploi….

La Médaille honorifique a donc été discernée à celui que je ne peux voir autrement, sans connaître chaque détail de l’affaire, qu’en manipulateur-abuseur-pervers narcissique….et que je souhaite ne jamais rencontrer, tant ce type d’individus malsains me donne la nausée…( et Dieu sait si, dans le monde du ballon rond, les abus faits aux femmes sont monnaie courante, comme j’ai pu l’appréhender au cours de ma carrière !)

A toutes les Françaises et à tous les Français que la violence faite aux femmes répugne :

Bon sang, réveillez-vous !

Maintenant, je voudrais dire à toutes les femmes de France et à tous les hommes d’honneur que ce pays compte encore : réveillez-vous ! Vous ne vivez pas forcément des abus et des manipulations mais vous connaissez des femmes dans cette situation (sans les avoir toujours identifiées) : gardez les yeux ouverts, il arrivera un moment ou cette femme que vous connaissez aura besoin d’aide pour s’évader de sa prison morale.

Et Mesdames, si vous persistez à clamer que vous n’êtes pas féministe, allez donc faire un saut chez les victimes de ces manipulateurs et écoutez-les raconter leur vie….vous comprendrez alors qu’être féministe-hors-des-stéréotypes, ce n’est pas se liguer contre les hommes, mais avancer à l’unisson, côte à côte, appuyées par des hommes intègres, pour que l'équité existe, dans le respect des deux genres.

 

Et vous autres, femmes qui avez connu des relations abusives, humiliantes et violentes, réveillez-vous aussi :

Non, le malheur n’est pas une fatalité, vous avez le choix de votre vie et de votre destin et la meilleure façon de rompre l’engrenage de la manipulation et de la dépendance à l’encontre d’un abuseur, la seule façon de reprendre son libre-arbitre, c’est de réussir à regagner votre self-estime, de réussir à surmonter le traumatisme que vous avez vécu. Sortez de votre silence et demandez de l’Aide…     

Aux femmes célèbres tout particulièrement, je vous supplie de vous libérer de vos relations abusives… chaque femme de France et de toute la francophonie vous regarde et mime votre comportement ! Alors, si vous ne le faites pas pour votre santé mentale ou pour vos enfants, de grâce, pensez à toutes les femmes qui subissent une relation de violence mais que votre comportement confirme dans leur passivité. Elles justifient leur condition en vous imitant et en subissant toutes sortes d’injustices à cause de vous, parce qu’elles n’ont pas le courage d’être plus héroïques que leurs propres vedettes !

A bientôt sur ce blog,

Nathalie Fave, Coach

 

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